Une fin titanesquement nulle ? (Non)

ALERTE SPOILERS

Si vous lisez cette critique, je pars du principe que vous avez lu le dernier chapitre de l'attaque des titans paru aujourd'hui. Par où commencer ?

À mon humble avis, L'Attaque des titans est un chef-d'oeuvre comme nous en avons rarement vu dans le monde du manga. L'écriture d'Isayama a été à un niveau tellement haut que l'histoire prend un nouveau sens si on prend la peine de relire le manga ou de revoir les épisodes.

Commençons par parler de la fin qui est finalement là où tout a commencé. Eren Jaeger est mort, terrassé par celle qu'il aimait et qui l'aimait en retour, Mikasa Ackermann. Eren est mort après avoir enclenché le grand terrassement et annihilé 80% de l'humanité dans le but de protéger l'île de Paradis. Et ironiquement, a trouvé dans la mort, la liberté à laquelle il aspirait tant. Parce que non, Eren n'a jamais été libre: que ce soit par le fait d'être emprisonné dans l'enceinte des murs de Paradis, ou encore par le fait de ne pas pouvoir vivre en paix sur son île car menacé de d'extinction par l'empire Mar et le monde qui déteste les Eldiens. Mais surtout, par le pouvoir de son titan, le titan assaillant ayant le pouvoir du temps entre ses mains.

Comme dit dans le dernier chapitre, le passé, le présent et le futur se déroulent tous au même moment pour le détenteur de l'Axe, par le biais du chemin qui est une zone qui se trouve en dehors de l'espace temps. Grâce à ce pouvoir, Eren, dont l'objectif aura toujours été l'anéantissement total des titans, aura réalisé qu'il n'y avait qu'une façon pour parvenir à ses fins: briser la malédiction d'Ymir.

Ymir, la première détentrice du pouvoir des titans, cachait un secret. Elle était folle amoureuse du roi Fritz, celui même qui la traitait encore pire que le plus sale des cochons. Ymir, la première personne à avoir fait la rencontre du parasite qui ne sera malheureusement jamais développé, était en quelque sorte esclave du Roi Fritz en permettant à ce dernier de l'exploiter comme bon lui semblait, jusqu'à permettre que sa descendance mange son cadavre pour transmettre le pouvoir des titans. En étant incapable de se libérer de l'emprise du roi Fritz, Ymir condamna sans le vouloir son peuple à subir la discrimination qui a conduit le monde à traiter de "démons" ses descendants.

L'attaque des titans raconte donc en réalité la quête d'Eren Jaeger pour se débarrasser de la malédiction d'Ymir et de la menace d'extinction qui pèse sur les siens. Quitte à conduire Dina Fritz, ex-épouse de son père et transformée en titan, à dévorer sa mère, Carla Jaeger. Quitte à être l'auteur d'un génocide qui anéantira 80% de l'humanité. Quitte à sacrifier un futur dans lequel il aurait pu vivre jusqu'à la fin de son terme avec Mikasa. Quitte à pousser Mikasa à le tuer.

Ce dernier acte est justement ce qui permettra de briser la malédiction d'Ymir. En effet, Mikasa, en "se brisant des chaînes" de son amour pour Eren a fait ce qu'Ymir n'aura jamais été capable avec le roi Fritz. Suffisant pour l'ancêtre des titans de sourire malicieusement pendant que Mikasa embrasse Eren tendrement pour la première et dernière fois, la tête décapitée de ce dernier dans ses bras.

L'attaque des titans est une pièce tragique dont Eren Jaeger aura été le malheureux protagoniste. Une pièce dont la fin n'aura pas bénéficié d'une fin heureuse car le cycle de la haine n'a toujours pas été brisé, les Eldiens de l'île du paradis se préparant encore et toujours à la guerre et le reste de l'humanité ayant toujours peur d'eux. Hajime Isayama laisse cependant la porte ouverte à un espoir, avec un groupe d'ambassadeurs composé notamment d'Armin, Jean et Connie, se rendant sur leur île natale pour négocier un traité de paix. Une paix que Mikasa Ackermann ne connaîtra jamais car pleurant toujours la dispariton de la personne la plus chère à son coeur, 3 ans après la bataille désormais connue comme étant la bataille entre ciel et terre.