Je me demande ce que l'avenir me réserve. J'ai un peu peur de l'avenir. Parfois j'aimerais connaître certaines choses à l'avance afin de mieux me préparer ou de moins stresser sur les choix à faire. Par exemple ce mois de septembre a été un peu difficile pour ma part. Suite à mes envois de candidatures spontanées, une école m'a contacté pour que je prenne un poste vacant pour toute l'année. Toute l'année, c'est le pied, parce qu'on peut mieux s'imposer face aux élèves. Là ça fait 4 ans que je circule d'école en école (quand il y a un prof absent, ce qui veut dire pas très souvent ; pour vous indiquer je travaille en moyenne 3 mois par an...) et c'est dur parce qu'à chaque fois que j'arrive dans une nouvelle école, il faut remettre les mêmes documents, prendre connaissance du règlement, faire connaissance avec les profs mais aussi les élèves bien sûr, trouver des leçons si le prof malade n'a pas donné de consignes et dans ces cas-là, il faut deviner le niveau des élèves en fonction de la réputation de l'école, de ce que les profs en disent, de la classe, du réseau, de l'option, ... quand on a un mois entier, on peut au moins sacrifier le premier cours pour demander directement aux élèves, mais quand on a 2 semaines... il faut chercher le collègue qui voudra bien m'aider. Sans même parler du fait que les élèves profitent que l'on n'est qu'un 'remplaçant' pour vous tester toujours plus. Donc, une année complète, c'est bien. Le soucis, c'est que ce ne sont que 6h de cours sur les 22, ce qui est très peu, et en plus c'est le degré inférieur alors que je veux enseigner au degré supérieur (j'ai plus d'élèves motivés, il y a plus de partage, car c'est ainsi que je vois l'enseignement, une forme de co-apprentissage). J'ai donc dû y réfléchir à deux fois : c'est le début de l'année, est-ce que j'accepte ce poste au risque qu'un meilleur me passe sous le nez une semaine plus tard ? J'ai fini par me décider : il y a peu de chance qu'on m'offre un autre poste à l'année donc autant accepter. Une fois cela fait, une semaine plus tard, on me convoque pour un entretien pour un poste dans le privé (j'avais postulé durant le mois d'août). Poste à temps plein de 6 mois (donc on passe à 38h par semaine), possibilité de renouveler au prochain poste vacant. J'ai à peine accepté un poste que ça y est on me propose autre chose. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Je me souviens ma première année dans l'enseignement, j'ai refusé un autre poste par éthique : je trouvais cela inconvenant que de quitter un emploi juste après l'avoir obtenu, c'était pour moi un manque de respect. D'autres fois où je n'ai pas eu le choix, étant donné qu'on propose des remplacements dans l'immédiat, pas le temps d'attendre le préavis... du coup impossibilité de quitter mon emploi pour un autre plus alléchant proposé 2 jours plus tard... Ici, c'est dans le privé, c'est donc différent, on accepte plus facilement les préavis, et puis en plus ce n'est qu'un entretien... rien ne me dit que j'aurai le poste. Je décide donc après une longue réflexion de passer cet entretien qui aura lieu 5 jours plus tard, le temps nécessaire pour étudier l'organisme... parallèlement à cette étude, je me pose la question : est-ce que je veux vraiment travailler dans le privé ? L'enseignement a ses gros défauts, ce n'est clairement pas le métier que j'aurais choisi spontanément, seulement voilà, je berce encore l'espoir d'être un jour publié, et pour proposer de bons projets, il faut prendre le temps de les travailler... et l'enseignement permet bien plus de liberté que la plupart des jobs dans le privé. Mais en même temps, ça fait des années que je rame, que je peine à payer le loyer, que je vis aux crochets de ma compagne, que je me refuse le moindre achat... sans parler du stress au quotidien qui me déconcentre parfois de ma tâche artistique. Je décide donc de jouer le jeu à fond, si j'ai le poste, je l'accepterai. Je me renseigne au secrétariat de l'école pour être sûr que partir ailleurs ne poserait pas trop de problème, le secrétaire, un peu vexé, me répond qu'en général ça se passe bien mais qu'on me demandera peut-être de finir la semaine ou le mois, le temps pour eux de trouver une solution. Un peu vague comme réponse... le jour de l'entretien arrive, je suis hyper nerveux, on fait un jeu de rôle : je joue un employé qui reçoit une mère de famille cherchant à se renseigner. Je n'ai jamais fait de jeu de rôle comme ça et les entretiens ça me rend nerveux...tout ce que je savais sur le bout des doigts la veille me vient péniblement en tête, j'oublie la moitié des informations et puis à un moment on me demande à quelle heure ça ouvre parce que cette mère de famille n'a pas un horaire facile. Bang ! Je me suis acharné à retenir tout ce que propose l'organisme social et je me rends compte que je ne connais même pas leurs heures d'ouverture. Je lui réponds alors : "on peut s'arranger, je peux être très flexible... tant que ce n'est pas le samedi à 21h... " Quel con ! J'ai immédiatement compris que je disais une grosse bêtise. Mais bon, c'était dit, j'ai donc assumé, j'ai même donné ma carte (virtuellement) ainsi que la paperasse... et puis je me suis dit, "zut j'aurais dû entourer les info importantes" mais c'était déjà trop tard. On m'a invité à patienter dans une pièce plus loin, puis on m'a rappelé pour me dire qu'ils me recontacteraient dans une semaine pour me dire ce qui n'a pas été, j'explique que c'était une expérience à la fois drôle et enrichissante, une première pour ma part, ce qui les a surpris. Puis le monsieur (ils étaient deux en fait) propose de me raccompagner jusqu'à la sortie, en chemin je le remercie et là où je pensais qu'il fallait tourner, on ne tourne pas... j'explique qu'il a alors bien fait de me raccompagner parce que j'ai une très mauvaise orientation. Sans doute aurais-je dû préciser plus haut que je postulais pour un poste itinérant qui demande donc d'aller d'une agence à l'autre chaque jour de la semaine (et ainsi travailler dans 4 ou 5 bureaux différents). Le con ! Mais c'était trop tard encore une fois pour rattraper les mots lâchés... le monsieur a juste dit "ha bon?" en souriant. Je n'ai pas eu de rappel, juste un email la semaine passée me disant que j'avais échoué, que je pouvais les recontacter par téléphone ou par e-mail pour avoir un retour ; j'ai envoyé un mail, pas encore eu de réponse, je les appellerai donc bientôt en espérant avoir des conseils. Et me revoilà donc bien dans mon école. Avec mes 6h de cours qui m'angoissent parce que ça permet de payer le loyer et un peu de bouffe, sans plus. Et l'année prochaine je ferai quoi ? Je reste là (la place étant vacante?) en espérant trouver d'autres heures ailleurs ou bien j'abandonne complètement en espérant trouver mieux sans avoir la contrainte de l'horaire ou de préavis. Je ne sais pas... c'est chiant l'avenir, parce qu'on ne le connaît pas. C'est bien aussi pour la même raison : on peut avoir de belles surprises... n'empêche que j'aurais un esprit plus serein si je savais où postuler pour avoir mon job ou quel projet commencer maintenant qui me permettra d'être publié plus tard...


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Comme toujours, Geluck sait se montrer efficace.


Les dessins sont soignés, les couleurs bien choisies ; l'auteur expérimente un petit peu en changeant de support, en ne mettant que des crayonnés, en détournant des images... rien de neuf en fait, mais Geluck parvient à ne pas se répéter malgré tout grâce à de bons gags. On a aussi droit aux runnings gags habituels mais ils sont bien disposés dans l'album, ça arrive au bon moment (j'ignore si les gags sont simplement disposés dans l'ordre de parution ou si le travail de montage demande de réfléchir à l'ordre. En tous cas, les pages se suivent sans avoir l'impression de subir toujours le même concept, ça paraît libre, parfois on a des strips, puis on a des illu, des photos, des gravures détournées, une page entière de gags, ... c'est varié ! Les histoires, les jeux de mots et d'images sont toujours aussi efficaces (quoique j'admets qu'il y en a un que je n'avais pas saisi, sur le mouton de Rotschild, mais après une brève recherche sur internet, j'ai compris).


Bref, encore un bon album.

Fatpooper
7
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le 9 oct. 2016

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Fatpooper

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