Outre le fait que c'est pour moi un des meilleurs albums de la série, c'est aussi et surtout un album fondateur pour la série "Valérian et Laureline" ... et pour le genre Space Opera en général.
Pour rappel les 2 premiers albums (Les mauvais rêves, La cité des eaux mouvantes) jouaient sur les paradoxes temporels et envoyaient nos héros dans le passé de la Terre, cet album est le premier a lancer nos 2 agents spatio-temporels dans l'exploration spatiale. Et le résultat est superbe.
Mézières et Christin ont créé un univers foisonnant et dépaysant dans lequel le lecteur est immédiatement immergé. De l'immense palais-blockhaus de Syrte la magnifique aux orages de glace piégeant les voyageurs, des bateaux solaires aux temples cachés au fin fond de marécages mystérieux, des habitants à l'apparence bizarre mais humanoïde aux bijoux vivants se fixant sur la peau, des armes futuristes aux coquillages géants ayant des vertus opioïdes... L'imagination de Mézières est sans limite et ses mondes lointains et fantastiques ne sont bien sûr pas sans rappeler la trilogie la plus célèbre dans le genre : celle des premiers Star Wars.
Et c'est là qu'il faut rétablit une vérité historique : George Lucas a grandement pompé dans cette BD française pour créer son univers et son esthétique. Au delà de l'atmosphère de ce monde foisonnant, bigarré et fantastique, les similitudes sont troublantes sur certaines trouvailles : Falcon Millenium ressemblant exactement au vaisseau des héros de Galaxity, Han Solo pétrifié dans un bloc rectangle comme Valérian dans cet album, et surtout les casques masquant entièrement le visage des méchants de l'histoire, les connaisseurs, identiques (aux ailerettes prêt) à celui du méchant le plus célèbre du cinéma : Dark Vador. Et sans vouloir spoiler, ce qui se cache sous le masque est une fois de plus identique...
Cependant il y a un grande différence entre l'œuvre cinématographique de Lucas et la BD de Christin et Mézières : une intrigue solide ! Avec des aspects politiques nuancés et des personnages animés par leurs intérêts personnels ou le désir de revanche, on est loin de l'univers manichéen et trop simpliste de Star Wars.