Il était une fois...
... dans une contrée lointaine et imaginaire, une enfant et un « être maudit » qui vont « écrire petit à petit une fable » ne demandant qu'à vous emmener dans une aventure qui rappellera bien des...
Par
le 17 mars 2017
7 j'aime
Avec L'Enfant et le Maudit, Nagabe nous offre un manga qui semble tout droit sorti d’un conte gothique. Mélangeant douceur, tension et une pincée de mystère, ce premier tome pose les bases d’un univers captivant où les frontières entre le bien et le mal sont aussi floues qu’un matin brumeux dans une forêt enchantée.
L’histoire suit Shiva, une petite fille innocente qui vit sous la protection du Maudit, une créature mystérieuse au corps noir et imposant. Leur relation, aussi touchante qu’étrange, est au cœur du récit : il est interdit pour le Maudit de toucher Shiva, car une terrible malédiction pourrait s’abattre sur elle. Cette simple règle transforme chaque geste, chaque regard, en une chorégraphie d’émotions subtiles. Ajoutez à cela un monde divisé entre les humains et les êtres maudits, et vous avez une fable fascinante aux accents tragiques.
Shiva est un personnage qui incarne la pureté et la candeur enfantine, mais sans jamais sombrer dans la naïveté exagérée. Son espièglerie et sa curiosité donnent au récit une légèreté bienvenue, contrastant avec la figure du Maudit, énigmatique et mélancolique. Ce dernier, malgré son apparence terrifiante, révèle une tendresse et une humanité qui bouleversent. Leur duo forme un équilibre parfait entre ombre et lumière.
Visuellement, Nagabe excelle dans l’art de l’ambiance. Les contrastes marqués entre le noir profond du Maudit et la blancheur éclatante de Shiva sont autant symboliques que graphiques. Chaque page est une œuvre d’art en noir et blanc, où les décors minimalistes accentuent l’intimité du récit. Les scènes dans la forêt ou les paysages oniriques dégagent une beauté saisissante, comme si chaque case murmurait un secret.
Narrativement, ce premier tome prend son temps. L’histoire avance doucement, s’attardant sur les interactions entre Shiva et le Maudit, et sur les mystères qui entourent leur monde. Certains pourraient trouver le rythme un peu lent, mais cette lenteur sert à installer une atmosphère contemplative qui colle parfaitement au ton du récit. Les informations distillées sur l’univers intriguent sans tout dévoiler, laissant le lecteur avide de réponses.
Cependant, cette retenue peut aussi frustrer ceux qui attendent une progression plus marquée de l’intrigue. Les bases sont posées, mais on reste dans une sorte de flou volontaire qui demande de la patience.
En résumé, L'Enfant et le Maudit est un manga à la fois poétique et dérangeant, où Nagabe tisse un récit tout en nuances. Avec des personnages attachants, une direction artistique remarquable, et une ambiance envoûtante, ce premier tome promet une aventure aussi belle qu’inquiétante. Une lecture à savourer comme un conte au coin du feu, où chaque page laisse entrevoir un mystère qu’on ne peut s’empêcher de vouloir percer.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2016
Créée
le 31 déc. 2024
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur L'Enfant et le Maudit, tome 1
... dans une contrée lointaine et imaginaire, une enfant et un « être maudit » qui vont « écrire petit à petit une fable » ne demandant qu'à vous emmener dans une aventure qui rappellera bien des...
Par
le 17 mars 2017
7 j'aime
Inconnu en France, le Japonais Nagabe, tout jeune venu dans le manga, débarque chez l'éditeur Komikku avec L'Enfant et le Maudit, une fable inquiétante qui balade lentement son lecteur à travers des...
le 3 juin 2017
3 j'aime
Sorti récemment chez Komikku, encensé un peu partout sur le net, que vaut vraiment ce premier tome de L’Enfant et le Maudit? Donc, j’avais lu –sur le net- de nombreux avis emballés et dithyrambiques...
le 21 févr. 2018
2 j'aime
Du même critique
Avec Tintin au Tibet (1960), Hergé délaisse les complots internationaux et les méchants moustachus pour offrir une aventure profondément humaine et émouvante. Ici, pas de gangsters ni de trésors...
le 20 déc. 2024
3 j'aime
7
My Liberation Notes n’est pas une série qui te happe avec des explosions, des twists spectaculaires, ou des méchants machiavéliques. Non, c’est une invitation à t’asseoir avec une tasse de thé et à...
le 19 nov. 2024
3 j'aime
9
Astérix, c’est un peu comme un banquet chez Abraracourcix : on y revient toujours avec plaisir, même si parfois le sanglier est un peu moins savoureux que d’habitude. Avec L’Iris Blanc, Fabcaro prend...
hier
2 j'aime