"Le perroquet des Batignolles" a donc été un feuilleton radiophonique de Tardi et Boujut, avant de devenir une BD... Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça se voit : ce n'est plus du bavardage, c'est de la logorrhée, et franchement, ça transforme un livre qui se veut un hommage au meilleur de Tintin (disons "les 7 boules de cristal") en même temps qu'un clin d'oeil souriant au petit monde de la radio parisienne, en un pensum qui nous tombe régulièrement des mains, et qu'on met plusieurs jours à lire (toujours un mauvais signe, ça !). Des cases qui ont plus de texte que d'image, il n'y a guère eu que E. P. Jacobs pour nous faire avaler ça ! Le comble est atteint lorsque l'unique scène "d'action" est remplacée par des plans fixes de la Maison de la Radio : on sent bien le "concept" - pas de possibilité de matérialiser l'action dans un feuilleton radiophonique, au lecteur / auditeur de se "faire son propre cinéma" -, mais dans le "Perroquet des Batignolles", cela se traduit presque en un aveu d'impuissance narrative. Sans doute Stanislas aurait-il dû faire confiance aux spécificités de son média plutôt que de jouer à la transposition directe d'une forme de récit tant étrangère à la BD. Un plantage grave... [Critique écrite en 2011]