Les histoires qui se déroulent dans un tribunal, c'est rarement prenant. Le fait est, on nous balance des 'preuves', des résolutions qui viennent un peu de nulle part. Et ça ne permet pas vraiment de développer une situation intéressante ni des personnages (à moins de partir dans un délire). Mais bon, on pouvait espérer que cette partie ne soit pas trop encombrante.
Et heureusement ça n'occupe disons que 50% de la narration. 50% pas totalement inintéressants puisqu'on assiste un peu à l'enquête en dehors du tribunal. Sauf que ce n'est pas assez développé, tout va trop vite et, comme dit précédemment, les résolutions viennent un peu de nulle part. On change de héros (Mo vole la vedette à Witko) mais aussi de thèmes (ou plutôt on abandonne le thème du père qui était pourtant super intéressant). Reste aussi l'évolution du boxeur, son histoire d'amour, la poursuite de sa conquête avec le déclin. Mais ça manque d'approfondissement, ça manque de conflits. C'est le genre d'histoire qui aurait mérité le double des pages afin de mieux exploiter les situations, les thèmes, les personnages.
Graphiquement, c'est toujours aussi canon. On retrouve son découpage nerveux, ses compo sans faille, ses couleurs simples mais efficaces, son trait épuré, ses décors réalistes, ce 'body language' caricatural mais efficace, quelques effets de matière. Et puis je trouve qu'il se débrouille assez bien pour inclure des affiches, donner un effet magasine people et tout le tralala. C'était déjà le cas du premier tome, ici il y a plus de pages de ce genre, et ça marche bien. Baru est vraiment un grand artiste.
Bref, ce second tome déçoit pour son scénario mais reste de bonne qualité au niveau graphique.