L'Epée de Cristal par Loki Asgarder

L'intégrale de l'Épée de Cristal des éditions Vent d'Ouest regroupe les cinq tomes du cycles, ainsi que huit pages inédites, deux entre chaque tome, améliorant la transition entre les albums.

Jadis, les maîtres des cinq sens ont formé un gestalt protégeant le pays de la Corne Céleste du Néant. Aneith, gardienne du pentacle depuis sept siècles, sent ses derniers jours arriver. Si elle meurt, le gestalt sera rompu et le Néant recouvrira le monde. Aneith charge sa disciple Zorya de réunir de nouveaux les cinq maîtres. Pour l'aider dans sa tâche, le sage Brisbane lui confiera Béryl, la légendaire Épée de Cristal.

Sur cette base très classique – un seigneur maléfique, une prophétie millénaire, un héros (ici, une héroïne) pour sauver le monde, cinq maîtres à retrouver, un par tome – Goupil, le scénariste, parvient malgré tout à surprendre. Il y a pas mal de rebondissements que je n'avais pas vu venir, lorsque j'ai lu cette bande dessinée pour la première fois.

L'Épée de Cristal est esthétiquement très réussi. On sent qu'au dessin, Crisse s'est fait plaisir avec les nombreuses créatures fantastiques et les décors, riches et variés. Les scènes d'action sont nombreuses et le découpage est dynamique. Le dessin, tout en rondeur, est très beau, même si les postures des personnages sont parfois peu naturelles, surtout lors des scènes les plus statiques. Rien à redire sur les couleurs, en revanche. Elles sont magnifiques.

Toutefois, le scénario comme le dessin pêchent par excès. Cela part un peu trop dans tous les sens. Cela rend la narration confuse par moments, alors que l'histoire n'est pas si compliquée. De plus, le dernier tome se termine trop rapidement. J'aime l'idée de la fin, mais elle parait rushée, par rapport au rythme du reste du cycle.

J'aime relire cette intégrale de temps en temps, pour les dessins de Crisse et la richesse visuelle de son univers, mais la série cumule trop de défauts pour pouvoir être considérée comme un classique. C'est sympathique, mais guère plus.