Esclave de la mode des jeux vidéos...
Après un premier tome qui constitua une agréable surprise, voici que paraît dans la foulée le second opus.
Une nouvelle surprise attend le lecteur mais elle n'est pas forcément agréable. En effet, le duo scénariste-dessinateur a changé.
Même si le dessin et la couleur sont sensiblement similaires dans l'ambiance qu'ils dégagent, des différences notables apparaissent. Au niveau de la mise en couleurs, si je préfère l'aspect "couleur directe" de ce dernier, j'estime que les traits sont par trop exagérés, en particulier au niveau de l'anatomie. Tous les guerriers sont bodybuildés. N'est-il plus possible de représenter des athlètes, pugilistes ou autres, sans avoir des bêtes de concours de "M. Univers" chargées en stéroïdes et autre anabolisants ?
Autre choix graphique qui me gêne, la représentation de certains dieux, Hadès et Perséphone en particulier. Elles sont loin les divinités antiques, les auteurs laissent place aux extra-terrestres en armure démoniaque (on sent l'influence des jeux vidéos et autres films fantasy qui sont passés par là) avec un petit air de Sauron. Et que dire de la représentation des Enfers ?! On s'éloigne franchement de l'ambiance grecque pour entrer dans l'univers d'Olivier Ledroit.
Heureusement, les décors sont plaisants, les vêtements relativement réalistes et les mouvements en combat vraiment bien exécutés, dotés de flous artistiques du meilleur effet.
Du côté du scénario, le scénariste se fait plaisir. De l'intrigue, de la vengeance, de la haine, des objets magiques et de l'interventionnisme divin. Une vraie tragédie antique ! Pourtant, certains excès sont dommages et l'idée qu'un humain puisse tenir tête aux dieux m'apparaît quelque peu saugrenue. En outre, la personnalité de certaines divinités apparaît très éloignée du mythe original (Perséphone nymphomane par exemple qui semble avoir un grain).
Au final, une seconde histoire qui, dans l'intention est intéressante mais dont la narration m'a laissé un goût bizarre en bouche. Je suis un peu déçu par rapport au premier opus car on s'éloigne beaucoup de l'esprit antique pour entrer dans du fantastique (pourtant j'adore le genre !) un peu outrancier.