Assez décevant.


L'intro par les auteurs est intéressante ; ceux-ci parlent de leurs intentions initiales avec le projet, puis de l'évolution de l'intrigue pour en arriver à parler d'autre chose, se rendant compte que retranscrire l'affaire en soi n'était peut-être pas très intéressante dans la mesure où l'affaire n'a pas été élucidée entièrement. Mais ils pensent avoir touché un fond de vérité avec le récit tel que présenté. C'est bien beau tout ça, mais c'est un peu du flanc. Certes, les auteurs s'intéressent un peu au côté médiatique, aussi à l'impact psychologique que cela peut avoir, d'ailleurs le personnage principal, une journaliste, est intéressant, mais l'affaire reste au centre de la narration, les auteurs en décollent si peu qu'ils oublient de développer tout le reste. Et quand on en arrive à la dernière page et qu'on repense à cette introduction, on se dit : tout ça pour ça ? Je suppose que ce qui a été réinventé par les auteurs, c'est la rencontre et la proposition, ainsi que cette ultime scène laissant deviner que tout va bel et bien recommencer, mais c'est un peu absurde et facile. Et j'insiste, le reste n'est pas assez développé ; au final, ce qui passionne le plus, c'est bel et bien l'affaire dont les auteurs essaient de s'émanciper (en vain). Et ainsi donc on prend du plaisir à suivre cette histoire sordide, à découvrir les détails ; par contre la narration est parfois frustrante, les auteurs se contentant de résumer l'irrésumable, ce qui donne l'impression de suivre une enquête incohérente dans un premier temps ; il faut attendre quelques éclaircissements pour enfin comprendre le tout.


Visuellement, c'est intéressant : plusieurs grammaires proposées et ce de manière pertinente. Le dessin en soi n'est pas forcément toujours beau ou parfaitement réussi, mais ça reste d'un bon niveau ; ainsi du côté réaliste, on retiendra un découpage qui transpire le Alan Moore tandis que du côté plus épuré pour les flashbacks racontés, on retiendra un style très Chris Ware ; dans les deux cas ce n'est pas aussi maîtrisé (surtout la partie Ware qui est parfois illisible tant c'est surdécoupé) mais ça reste plaisant. La mise en scène est globalement plaisante. Les couleurs sont bien choisies. Les personnages ont de bonnes têtes et sont facilement reconnaissables (alors qu'ils sont nombreux). Le texte à l'ordi fonctionne dans le sens où toute la BD transpire l'informatique. La couverture est élégante. La mise en page est globalement aérée, avec une belle variété de vignettes.


Bref, ça se lit mais c'est décevant.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 13 déc. 2020

Critique lue 112 fois

2 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 112 fois

2
2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55