Blueberry sheriff
Cet album vient s'intercaler entre 2 cycles fabuleux consacrés aux guerres indiennes, il pourra donc paraître pour certains lecteurs, inférieur, vu l'intensité de ces 2 cycles. Mais ne boudons pas...
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le 12 oct. 2020
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BD franco-belge de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud (Moebius) (1969)
Cet album vient s'intercaler entre 2 cycles fabuleux consacrés aux guerres indiennes, il pourra donc paraître pour certains lecteurs, inférieur, vu l'intensité de ces 2 cycles. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est un excellent album même s'il utilise un scénario éculé en western : le nettoyage d'une bourgade mise en coupe réglée par un ruffian et sa bande.
Evidemment, ça m'a rappelé plein de westerns vus dans ma jeunesse, mais ce thème classique permet aux auteurs de se détendre un peu entre 2 cycles et de placer leur héros dans une situation autre que celle d'un militaire qui s'emmerde dans un fort. De ce fait, cet épisode est le seul album totalement autonome qui ne fait pas partie d'un cycle, et de plus c'est un véritable catalogue de films à l'intention des fans de western.
Le tout début m'a rappelé le Train sifflera trois fois, puis ça embraye sur L'Homme aux colts d'or, pour s'appuyer ensuite sur une trame très voisine de Rio Bravo (et même parfois El Dorado, qui était une sorte de remake de Rio Bravo). Tout l'album est donc un fantastique hommage à Rio Bravo, la plupart des situations et de nombreux éléments sont pompés sur ce chef-d'oeuvre du cinéma : un sale type menace la ville, des types à lui sont coffrés par le héros et il va essayer de les délivrer, les aides du shériff se postent à chaque bout de la ville, le port d'armes est interdit, il y a la femme de caractère amoureuse du héros, le jeune pistolero qui veut aider, et McClure dans le rôle du pochard encombrant... tout rappelle le film de Howard Hawks, jusqu'à la scène du saloon où Blueberry vient arrêter 2 types, le plan de la page 22 (case du bas) est identique ; il suffit de visionner ce film. Gir va même jusqu'au clin d'oeil à John Wayne page 29 (le cavalier de la case du milieu a la physionomie de Wayne et la chemise nordiste qu'il portait dans la plupart de ses westerns).
Charlier a encore le chic pour compliquer les situations puis pour les débloquer par des astuces dont il a le secret, quitte à sacrifier la fin qui est ici un peu trop vite expédiée ; les auteurs ayant peut-être été habitués à s'exprimer dans le cycle précédent sur 5 albums, se sont sentis un peu à l'étroit dans le format du one-shot. Graphiquement, Gir a une maîtrise parfaite de son héros dont le physique a toujours un air de Belmondo, mais bien stabilisé ; son dessin a atteint pratiquement la perfection qui ne le quittera plus, en dépit de quelques fonds blancs pas vraiment gênants.
Je ne suis peut-être pas assez objectif pour juger cet album, puisque mon western préféré est justement Rio Bravo, que j'ai dû voir une cinquantaine de fois (et j'y prends encore beaucoup de plaisir), mais ça reste quand même un très bon album, dont il serait vraiment dommage de se priver sous prétexte qu'il est plus faible que d'autres. En tout cas, moi je l'aime beaucoup, et comme souvent dans cette série, la couverture est superbe.
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le 12 oct. 2020
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