Mes mignonnes et moi, sommes de taille à nous défendre !... Mille tonnerres !



  • Eh bien quoi !... Gamin !!! Tu ne connais pas la grrrande, l'incomparable Guffie Palmer ?!. Donc le charme n'a d'égal que le talent... Directrice de la plus célèbre tournée théâtrale entre New York et Frisco !...

  • Ah ouais ?... Et.... Et où est cette lady ?...

  • Ici ! Espèce de nabot grotesque ! On m'y reprendra à venir jouer pour des culs-terreux et analphabètes.




Traquenard sur la voie



Après "Le Cheval de fer" qui signait pour la franchise Blueberry le départ d'un nouveau cycle composé de quatre tomes, vient "L'Homme au poing d'acier". Un huitième volume poursuivant la guerre impitoyable entre deux compagnies ferroviaires rivales : "Central Pacific" et "Union Pacific". Une course effrénée pour la construction d'une voie ferrée traversant le continent de l'Atlantique au Pacifique, et qui se poursuivra avec le neuvième tome : "La Piste des Sioux", pour s'achever sur le dixième tome : "Général Tête Jaune".Quatre albums qui constituent une seule histoire au sein d'un western gigantesque, que l'on doit aux talents coordonnés de Jean-Michel Charlier et de Jean Giraud, dit "Moebius". Le récit reprend quelques heures après les événements mouvementés du "Cheval de fer", avec un Mike Steve Blueberry, enfin rentré sain et sauf au camp du général Dodge, qui dirige l'Union Pacific. Après le tour de malice de Jethro Steelfingers, Red Cloud et Sitting Bull rassemblent les tribus Sioux et Cheyennes pour se lancer à l'attaque du camp. Un campement isolé, limité en munitions et en vivres. Blueberry accompagné de ses deux compagnons "Red Neck", et "Jimmy Mc Clure" veut tenter une percée. Une tentative désespérée pour faire rapatrier par le train les précieuses marchandises qui vont permettre de résister à l'attaque tant redouté des Amérindiens.


Une suite qui s'impose comme un tour de force en dressant un récit dans un premier temps lancinant qui peu à peu va installer une ambiance palpable jusqu'à devenir anxiogène. Un périple qui laisse parler les armes avec des rebondissements qui s'enchaînent les uns après les autres. Le scénariste, Charlier, fait preuve d'intelligence en explorant de nouvelles facettes à partir des nombreux coups fourrés de Steelfingers. Un adversaire décidément coriace qui va n'avoir de cesse d'aggraver la situation. Un antagoniste tellement présent qu'il hérite du titre de ce huitième tome, de même qu'un gros plan en couverture. Une ingéniosité narrative qui se retrouve par le biais d'une confrontation par anticipation entre les deux hommes. Un jeu de stratégie où chacun tente d'anticiper le coup suivant. Une vraie partie de poker. En découlent des retournements de situations multiples favorisant une tension toujours plus tendue. Une attente savamment entretenue qui prend un malin plaisir à jouer avec les nerfs du lecteur. Un suspense qui explose lorsque le train se retrouve piégé. Éclate une confrontation radicale et spectaculaire. Une séquence a coupé le souffle. Une situation périlleuse qui ne cesse d'intensifier la puissance de frappe du récit. Si bien, que le lecteur tourne avec passion chaque page en ne cessant de se demander comment le trio va se tirer de ce mauvais pas. Une dimension épique ! Le liseur est porté vers le haut ! Une toile de fond qui dynamise le récit notamment lors de la conclusion. Une finalité qui nous laisse sur un moment à l'opposé de l'expectative.


Les dessins sont superbes ! Giraud ne cesse de gagner en expérience. Un travail de surface remarquable qui va rendre un contraste bouillonnant d'action. Une mise en mouvement spectaculaire avec une déflagration explosive qui laisse pantois. Les vignettes sont vivantes. Les décors, au même titre que les visages, sont savamment détaillés. Blueberry trouve enfin une régularité dans les traits du visage. Une exécution experte qui frôle la perfection. Incompréhension autour des quatre dernières pages qui laisse apparaître des illustrations vides de décors. C'est comme si le dessinateur avait manqué de temps car il devait absolument rendre les pages. Si bien, qu'il a bradé les dernières cases avec un arrière-plan entièrement jaune ou bleu. Le Lieutenant Mike Steve Blueberry avec sa gueule tirée de Jean-Paul Belmondo, va devoir une fois encore faire face à l'impossible. Un Blueberry très engagé qui devant les situations désastreuses fait preuve d'un courage, d'une ingéniosité, et d'une vivacité surprenante. Le tout, englober d'un peu de chance. Face à Jethro Steelfingers, il trouve un adversaire décidément coriace autant d'un point de vue physique que psychique. Avec son visage inspiré du comédien Jack Palance, il a une bonne gueule de méchant. Viennent se greffer deux nouveaux personnages secondaires. D'abord, la truculente "Guffie Palmer" ! Une femme tout en chair, au caractère bien trempé qui n'a pas peur d'assumer ses choix, ni d'en venir aux mains, ou de se servir d'une arme. Un personnage féminin totalement bienvenue qui fait du bien à la saga. Guffie me fait délirer. J'espère la retrouver davantage. Ensuite, "Pépé", le mexicain, un infiltré de Jethro qui va nuire à Blueberry.



CONCLUSION :



BLUEBERRY : "L'Homme au poing d'acier", du duo prolifique Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, dit Moebius, est un huitième volume spectaculaire. Une proposition intense qui laisse la part belle à l'action qui s'installe sous un climat atmosphérique haletant et anxiogène. Un périple impitoyable qui convoque le lecteur à la croisée infernale des chemins de fer. Du gros travail !


Attractif !




  • Allez les gars ! Balancez-moi par-dessus bord, toutes les malles qui sont derrière vous... Je vous préviens que je ne plaisante pas !

  • Mille tonnerres ! Mes robes. Mes fourrures. Mes plumes. Arrête ! Arrête rascal !

  • Plus vite.

  • Le traitre ! Le poltron !


B_Jérémy
9
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le 9 nov. 2022

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