Et bien je n'y croyais plus, mais ce 26ème tome est agréable à lire.
Le scénario comporte quelques problèmes de rythme (manque de transition entre certaines scènes, ou bien retournement de situation mal amené au milieu de l'histoire), amis dans les grandes lignes, les personnages sont bien gérés, bien exploités. C'est même plaisant de voir que l'entourage d'Alix est vivant, qu'ils ont aussi leurs désirs, leurs forces, leurs faiblesses, chose que Martin n'arrivait que rarement à faire passer. Le côté historique est plutôt bien inclus dans l'histoire, sans que ce ne soit jamais trop forcé.
Au niveau du dessin, il y a toujours des problèmes de canon et les personnages sont toujours aussi rigides. Mais globalement c'est mieux. Les personnages sont enfin expressifs, grâce à de plus nombreux gros plans et surtout grâce à un travail sur le langage corporel : certes, on sent bien les dessinateurs encore limités dans leur panel d'expressions, mais ces quelques poses supplémentaires, plus vivantes, apportent un plus indéniable. Le découpage laisse aussi plus de place au silence, à la contemplation de l'action, ce qui rend la lecture plus agréable, plus digeste. Enfin, il reste quelques cadrages trop peu inspirés par rapport à d'autres efficaces par rapport à ce que ça raconte (quand Enak fait une filature).
Quant à Alix et Enak, il n'y a pas grand chose à dire, toute la tension entre les deux personnages étant fort réduites. L'on s'amusera juste du fait que les deux complices se retrouvent en 'vacances', seuls dans cette ferme, et qu'on imagine bien que ces petite garnements en ont profité (du moins, avant que les ibères ne viennent tout gâcher).
Bref, "L'ibère", bien que maladroit en bien des points, est un bon album.