Un homme infâme
On croit à une espèce d’histoire de Robinson Crusoé des temps modernes. Un aviateur, chargé de rapporter du courrier aux femmes des poilus, se retrouve on ne sait pas bien comment sur une île...
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le 15 juin 2016
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Waouw, ce que c'est décevant. Je n'en attendais pas grand chose mais je n'imaginais pas que ça puisse être aussi mauvais.
Le dessin n'est pas génial... ça passe, mais c'est pas génial. Il y a plein de petits détails, c'est joli, mais au niveau des personnages, les mouvements sont pauvres, les expressions aussi ; ça manque de variété et de dynamisme. Le découpage déçoit aussi : c'est un peu plat. Il y a quelques idées graphiques à la fois audacieuses et malvenues. Audacieuses parce qu'on sort d'un coup de la platitude du reste, mais aussi malvenues pour la même raison, ce qui provoque des problèmes de ton, de continuité : une idée audacieuse, c'est bien, mais il faut savoir l'amener et pas juste la balancer comme ça, pouf. La mise en couleur est plutôt plaisante, surtout lors des flashbacks (je préfère la palette mauve que jaune).
C'est surtout le scénario qui déçoit. Le personnage est trop pauvrement exploité : en effet, ce côté macho sert juste à quelques petits gags gentils. En fait, toute l'histoire est prisonnière de cette tentative d'humour. Tout passe par les gags. La conséquence, c'est que la survie du héros paraît trop facile, on ne prend jamais sa détresse au sérieux. Pareil lorsqu'il doit manipuler ce groupe de femmes pour ne pas se faire tuer. D'ailleurs, les femmes, dans cette BD, c'est encore pire au niveau de la caractérisation. Je ne m'étendrai pas à ce que l'on peut en sortir au niveau discours (les féministes peuvent le lyncher), c'est bien au niveau de la narration que ça me dérange : le héros les manipule trop facilement pour lui survivre. En fait, tous les conflits sont trop facilement résolus.
L'absence d'objectif principal n'aide pas vraiment non plus : tout au long des pages, on a l'impression que l'auteur ne sait pas trop où il va, beaucoup de pages paraissent inutiles, le ton change trop brusquement et à nouveau, je reviens avec cette tentative de faire de l'humour pour mieux faire passer la pilule. On ne sait pas où on va parce que les bonnes idées ne sont jamais approfondies, l'auteur les aborde aussi vite qu'il les abandonne pour passer à une autre. Et même l'humour, au fond, est trop faiblement exploité : ce n'est pas le type d'humour 'bon enfant' qui m'embête, mais le fait que ça ne soit pas bien traité.
Enfin, il y a cet érotisme qui est parfois intéressant mais se voit déforcé par tous les autres problèmes cités ci-dessus. J'ai eu l'impression que l'auteur n'osait pas aller au bout de ses idées là où ça aurait pu être un délice sexuel. Et puis, j'ai aussi l'impression que c'est à cause de cette retenue que le film paraît plus sexiste qu'il n'aurait dû l'être. Pas juste parce qu'il coupe ses élans, mais parce qu'il les coupe de manière maladroite, notamment à cause d'une psychologie féminine au ras des pâquerettes. D'ailleurs l'inversion des rôles homme-femme me paraît insultant. Mais bon, tout cet aspect, sachez le, n'est pas pris en compte dans ma note. L'auteur aurait pu être franchement misogyne, ça ne m'aurait pas déplu tant que l'histoire reste bien ficelée.
Bref, "L'île aux femmes" aurait pu être une chouette BD à la fois absurde et érotique, au lieu de ça on a un truc qui manque de foutre et couilles.
Créée
le 26 févr. 2016
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