Philémon se retrouve à nouveau malgré lui embarqué dans un aventures sur les lettres, toujours grâce ou à cause de Barthélémy et de la science inexacte de l'oncle Félicien; en plus, ce n'est pas, comme d'habitude, la bonne lettre. Ici, pour la première fois, une seule histoire couvre l'entièreté de l'album. Il s'agit, par conséquent, de la plus longue histoire de notre héros au pull rayé.
Le scénario est très bien construit. Il s'agit cette fois d'explorer un monde de marionnettes géantes. La solution pour trouver leur chemin est mieux préparée et semble plus 'logique'; c'est parcequ'ils aident des autochtones qu'ils reçoivent en retour le moyen de quitter l'île. L'album donne ici l'occasion de réfléchir sur l'âme et le corps, et ce qui les lie. Fred se permet encore une fois de critiquer la façon dont une société peut s'imposer, et les lois stupides qu'elle peut créer. Si ce n'était pas clair jusque là, le lecteur comprendre désormais que Fred se tient plus sur le côté gauche que droit.
Côté découpage, Fred s'amuse comme d'habitude. Son graphisme stagne désormais, il n'apporte plus rien d eneuf, mais c'est très bien comme ça aussi. Par contre, côté couleurs, c'est assez difficilement digérable; mais là je soupçonne simplement les éditeurs d'avoir mal accompli leur boulot de réédition ou bien l'auteur d'avoir mal conservé ses originaux. Les couleurs sont assez criardes et sombres.
Je dénote juste une déception: que la boulette précédente de Bathélémy (passer deux fois par la même porte) n'ait déjà plus d'incidence sur le monde des lettres. Enfin au début de l'histoire on peut s dire que oui, puisque nos héros ne reconnaissent pas le A... mais très vite une explication est donnée. Pourtant, le trou de la lune fait par Philémon dans le précédent album est toujours bien là. J'ai aussi regretté que l'auteur ne donne pas l'occasion aux Arlequins d'apparaître ne fut ce qu'un bref instant.