On reconnaitra volontiers à cette superbe couverture et tout ce qu'il a de composantes le talent d'Arleston, mais cette Bd souffre aussi d'un certain défaut: le déjà-vu. À peu de choses près, cette histoire est très similaire aux "Carnets de Cerise". Pour certains, ce ne sera pas un défaut, mais pour ma part, c'est un manque d'originalité qui se couple au fait que c'est calqué sur une BD a succès.
Sommairement, nous avons Elfie et sa soeur cadette Magda vivant chez leur oncle et leur tante plus ou moins agréables à vivre jusqu'au jour où leur aînée Lounette vient les chercher pour les prendre en charge. Elle leur dévoile du coup leur moyen de transport, qui est aussi leur source de revenus: une librairie ambulante sous forme de bus anglais à deux étage rouge. Leur première halte se fait sur une île bretonne où une vieille rivalité coupe le petite village en deux. Deux anciens amis sont devenus ennemis suite à un imbroglio, une farce qui a mal tournée et qui aujourd'hui cré un climat tendu au sein de la communauté. Elfie, qui a reçu en héritage de leur mère un grimoire qui se nourrit d'histoires, lui sert de source magique pour créer des choses, à partir d'une forme origamique. Elle s'en servira pour trouver les timbres disparus à l'origine de la dispute entre les deux hommes, en souhaitant aidé leur petit-fils commun qui vit mal cette division familiale.
Mais comme je l'ai dit, on reconnaitra pour le reste le savoir-faire d'Arleston, avec sa mise ne page superbe, son talent pour la narration et le sens du détail et ses personnages féminins pas toujours commodes, mais solides. Combiné au dessin de Ludvin, franchement, le tout rend bien. Mais bon, on sens aussi le "désir de plaire" avec ces trois filles qui rappellent les sœurs Gremillet, cette librairie ambulante qui rappelle le "Magicobus" dans Harry Potter, et cette problématique mystérieuse consignée dans un carnet qui est définitivement dans l'axe des "Carnets de Cerise". Donc, pour l'originalité, on repassera.
Ça ne m'a pas empêché d'aimer le dessin, magnifique et lumineux, très bien maîtrisé et que dire du choix des superbes couleurs! On y a mit une magie sous forme d'origami, c'est mignon.
Il y aussi cet espèce de clin d’œil un peu singulier où la seconde autrice, Audrey Alwett, autrice de "Magic Charly" incarne la mère des trois filles dans le récit. On retrouve d'ailleurs son roman dans les "préférés" des filles. Ça peut passer pour une originalité ou une tentative de publicité, je ne sais pas trop, mais c'est la première fois que je vois l'intégration d'un auteur au sein même de l'histoire.
Bref, si ce n'est cette persistante impression de déjà-lu, le reste fait merveille. C'est tout-de-même une bonne BD, un peu trop "fifille", mais bien montée et visuellement très jolie.
P.S. À un moment donné, Elfie signale que la librairie ambulante est un autobus birtish "ROUGE comme dans Harry Potter", mais au final, le seul bus qu'on y voit dans la série est le Magicobus, qui est VIOLET.
P.P.S Je ne sais pas pour la France, mais au Canada, il est interdit se balader dans un véhicule en marche comme le font les filles dans leur autobus-librairie.