Bendis ne fait pas dans la finesse, usant de procédés assez lourds à la longue. Toutefois, la narration à la première personne, bien que rentre dedans, permet au scénariste de rendre ce travail bien plus personnel que son mainstream parfois imbuvable chez Marvel (parfois super sympa aussi, il faut l'avouer).
Surtout, il y a du fond derrière cette histoire classique de vengeance, car le personnage de Scarlet se montre beaucoup plus intelligent qu'on ne pourrait le croire au premier abord. L'événement déclencheur qui l'aura conduit à prendre les armes n'a fait que renforcer sa vision singulière de la société, et au-delà d'une quête personnelle, la jeune indignée extrémiste commence une vaste révolution collective dans la ville agitée, crade et au bord de l'explosion de Boston. Les péripéties s'enchaînent et l'histoire commence à prendre forme, à dessiner des ramifications qui ne peuvent que promettre du bon pour la suite.
Parlons du dessin justement. Maleev, fidèle à son style, propose un univers unique. Il s'approprie Boston, en fait une ville hallucinée, déformée sous la vision de l'héroïne. Une ville chaude aux contours floues, une ville rouge aux visages marqués. Tous les personnages sont réussis, l'ensemble dégage une force incroyable et la violence n'est en aucun cas atténué, renforçant le propos de Bendis, dans une thématique très adaptée aux ricains.
En résumé, un bon début de série, portée par un Bendis plutôt encourageant et surtout un Maleev dans son élément.