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L'Orfèvre
7.8
L'Orfèvre

BD (divers) de Aurélien LOZES (2024)

Le bouc qui se mord la coquille

Une enquête haletante au sein d'un Paris à feu et à sang, le tout vécu par des animaux antropomorphes aussi bien dessinés que la scénographie des cases de bd est orchestrée avec maestria. Ça c'est un bref résumé de l'histoire, et de quoi vous donner envie de lire cette bande dessinée si une autre critique ne vous aura pas déjà donné envie.

Personnellement, je voudrais m'attarder sur la notion du temps et les deux figures principales utilisées pour représenter ce dernier sur la double couverture de cette ouvrage.

La première couverture par laquelle j'ai abordée cette œuvre c'est celle du bouc. Captivante, sombre, représentant une bête au relans occultes et à la symbolique pour le moins satanique. Animal ne manquant pas de noblesse, typiquement lors des joutes faisant se rencontrer les occiputs de deux mâles en rut.

Ici, le point de vue nous fait apparaître le bouc arrondi, cyclique. Avec sa corne (artefact important au vu du déroulement de l'enquête) rejoignant le reste de sa tête dans un début de spirale. Outre le cercle qui peut naturellement faire penser au temps via l'éternel retour nietzscheen par exemple, la figure du bouc et de sa corne est un rappel en soi du temps et de la finitude de la vie. En effet il arrive que de vieux boucs, trop vieux et à la pousse des cornes malheureuse, voient leurs yeux ou autres parties de leurs faces percés par leurs propres cornes. Une représentation de la dualité présente en chacun de nous, le yin et le yang pour prendre un exemple qui parlera à tout le monde. Cela peut également représenter les conséquences résultante des actions passées, clef de lecture intéressante pour le déroulé de l'enquête lié à cette couverture.

Ce ne sont que des pistes de réflexions lancées comme ça, j'écris au fil de ma pensée. Je pense que je pourrais encore continuer longtemps.

Une fois arrivé au boût, soufflé, j'ai retourné le livre et observer la deuxième couverture. Il s'agit de personnages de la bd regroupé en une forme rappelant le nautile. Forme rappelant également le crâne du bouc de l'autre couverture.

Le nautile est pour moi premièrement lié au temps par la paléontologie. Véritable fossile vivant utilisé pour décrire et dater différentes périodes géologiques. Un voyage aux confins de l'histoire de notre Terre en observant une spirale parfaite figée dans un rocher. Spirale parfaite manifestation du nombre d'or retrouvable souvent dans l'expression du vivant, et comme dit précédemment, poussant des choses très différentes de par leur essences à se ressembler.

Le nautile est également une manifestation du temps qui passe, comme les cornes du bouc, sa coquille grandit au long de sa vie. Une nouvelle cellule se construira sur la suivante, l'animal en changeant tout en emportant avec lui son ancienne maison désormais fermée (voir le passage de la maison des feuilles traitant du nautile). La notion de mémoire est donc questionnée, ainsi que, comme le bouc, le fait de devoir vivre avec ses actes passé. La croissance en spirale évoque une répétition du temps à nouveau mais cette fois ci avec une notion d'infini. Le schéma se répète mais est invariablement légèrement différent.

Je ne peux m'empêcher de penser que ces quelques réflexions ont au moins effleuré l'auteur de manière consciente ou non lorsqu'il a dessiné ces deux couvertures. J'ai eu plaisir à les écrire ici.

Soulmega
8
Écrit par

Créée

le 8 janv. 2025

Critique lue 5 fois

Soulmega

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