J'entends le loup, le renard et...
Je découvre Comes. J'avais une certaine appréhension, je ne sais pas pourquoi, j'avais peur de ne pas aimer. Les à priori sont bêtes.
Graphiquement c'est super. L'auteur gère à merveille les noirs et blancs. J'aime le trait fin dépourvu de pleins et de déliés. Sa façon de dessiner est étrange, cela semble très intuitif et très lâché et en même temps tellement construit et réfléchi. Contradictoire hein? On retrouve aussi un soucis d'épuration accentué par quelques effets de silhouette.
Par contre, en ce qui concerne l'histoire je suis déçu. C'est une sorte de croisement entre Rosemary's baby et Strawdog. C'est l'aspect Rosemary qui m'a ennuyé. Le récit fonctionne principalement sur du mystère, mais lorsque viennent les réponses, je ne suis pas satisfait. En gros, j'ai eu le sentiment de "tout ça pour ça". Puis le rythme est également inégal. Pendant les 3/4 du récit, l'auteur prend son temps et installe des ambiances de façon magistrale, et puis ce dernier quart condense toutes les réponses et retournements de situation sans aucune délicatesse, comme si l'on avait tiré l'auteur de sa léthargie et qu'il devait rattraper son retard.
Bref, ce que j'aime dans La Belette, c'est le graphisme et la poésie qui en découlent. L'histoire en elle même m'a fortement déçu.