Je ne suis pas sûr que j'aimerai autant cette série lorsque je la relirai à nouveau. Il y a tellement de plotholes, de choses abandonnées, de fausses pistes, d'improvisation de l'auteur... c'est pourtant un univers fascinant qui fait admirablement écho au nôtre, mais Jodo fait erreur en se lançant dans un récit épique plutôt que de privilégier la 'petite' trame intimiste. Car ce faisant, il empêche ses personnages, pourtant si intéressants, de s'épanouir.

Le 5ème tome nous montrait un retour aux sources avec un JDF mis en avant, et même un approfondissement de son caractère en le faisant tomber amoureux. Ce dernier tome est dans la même veine. On se focalise à nouveau sur ce héros, les autres sont nettement moins exploités, et l'on rit beaucoup de ses frasques. Mais c'est trop tard et Jodo est empêtré dans l'engrenage de son vaste récit, pour le pire et pour le meilleur. Meilleur parce qu'il y a de bonnes idées, même si certaines ont été repiquées à d'autres oeuvres. Pire parce que la résolution finale est trop facile et peu convainquante. C'est bien simple j'étais au courant de cette astuce et pourtant rien ne le laisse présager au cours des 6 albums, preuve que cela est soit mal construit, soit... improvisé ! APrès tout, la boucle reste un des moyens les plus faciles de terminer une histoire de ce genre.

Graphiquement, c'est toujours aussi beau. Moebius se lâche pour cette dernière partie, et son coloriste fait toujours un excellent boulot. La mise en page favorise toujours les pleines pages, de quoi bluffer le lecteur régulièrement. Le dessinateur joue avec le regard du lecteur, et n'hésite pas à en faire trop. Heureusement, c'est une époque où l'on engageait pas un coloriste pour des effets spéciaux, et ainsi les planches restent très belles et très naturelles, même si l'on constate un peu de couleur à l'ordi ici et là.

Bref, un ultime album qui prouve bien que l'histoire n'est pas tellement bien construite malgré un univers génial, mais dont le dessin permet de sauver admirablement les meubles.
Fatpooper
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le 27 déc. 2013

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