Pas complètement mauvais cet album.
Bon, graphiquement, c'est tout simplement horrible. Enfin, j'exagère... Il y a des dessins intéressants, mais on dirait que le dessinateur a été pressé par le temps, du coup certains cadrages sont faibles, les positions de personnages sont parfois bâclées ou pensées de telle sorte à ce que ce soit facile (face ou profil). Les décors sont d'ailleurs parfois inexistants. L'encrage laisse à désirer : un tel trait pour un tel genre donne l'impression d'être face à un brouillon mis en couleur ; je suis convaincu qu'avec un autre encreur, certaines cases auraient pu être très chouettes. Enfin, la mise en couleurs sent trop l'ordinateur : ça se ressent dans les contours, les fondus et autres effets spéciaux (les nuages par exemple).
Le scénario comporte quelques bonnes idées. Déjà ça ne se passe plus en Egypte, c'est bien, non? Le problème c'est que c'est mal rythmé, que l'intrigue stagne, que les personnages agissent bizarrement, qu'il y a quelques trop grosses facilités narratives lors des résolutions, que certains dialogues sont mauvais et puis dans le découpage on sent que le dessinateur ne sait pas comment faire la transition entre deux scènes se déroulant au même endroit mais à un moment différent. En revanche, on a des méchants, des conflits, des objectifs, de quoi, donc, sentir un minimum de tension, se laisser porter par l'histoire.
Il semblerait que Martin et ses collaborateurs ont décidé de ne plus jouer avec Enak comme par le passé : pas de tension sexuelle dans cet album. Enak agit même courageusement. Enfin, on se moque un peu au début quand il répète à Alix qu'il voit les arbres bouger : dans un premier temps, Alix le rassure, mais par la suite il se contente de l'ignorer purement et simplement alors que Enak, à voir sa tronche, a l'air de se chier dessus littéralement...
Bref, pas le pire album de la saga, mais le récit aurait pu être plus affiné et le dessin plus travaillé.