"La communauté" nous narre l'aventure humaine d'un groupe de potes décidant de fonder une communauté quelques années après 68. On est bien loin des clichés habituels qu'ont instauré les préjugés au fil des années : à savoir sexe, drogue, chèvres et ponchos! Ici c'est plus de gros rouge et de Brassens qu'il sera question!
Le récit alterne entre les discussions de l'auteur et de son beau-père qui faisait partie de cette communauté, l'histoire de la communauté en elle-même, et des tranches de vie magnifiquement illustrées(dans un trait différent du reste : avec un style plus réaliste, sans contour, dont l'utilisation des nuances de gris n'est pas sans rappelé le travail de Rabaté sur "Ibicus").
On suit ainsi la communauté de "La Minoterie" au fil des années et des péripéties : son évolution, ses déboires, ses idéaux... et cela marche parfaitement, notamment grâce à la narration et au trait dynamiques de l'auteur : on rie, on est touché et surtout on réfléchit!
Car c'est LE point fort du bouquin : quand on le ferme, on se pose des questions sur son avenir, sur sa place dans la société... et surtout sur le manque de rêve et d'utopie de notre génération de blasés!
En conclusion, cette BD est un excellent voyage dans une époque où l'avenir semblait alors plein de promesses et de perspectives, mais reste réaliste et permet d'avoir un regard différent des préjugé habituels qui ont façonné l'imaginaire collectif sur mai 68!