La honte
La honte, c'est celle de ces soldats français faits prisonniers et qui partent vers l'Allemagne, parfois sans avoir combattu. Cet album de Pascal Rabaté dépeint bien l'ambiance particulière de...
Par
le 25 sept. 2019
4 j'aime
La honte, c'est celle de ces soldats français faits prisonniers et qui partent vers l'Allemagne, parfois sans avoir combattu. Cet album de Pascal Rabaté dépeint bien l'ambiance particulière de mai-juin 40 sur le front, il laisse néanmoins pour moi un goût d'inachevé.
Je parlerai ici des deux albums lus dans l'intégrale. Le tome 1 évoque la fin des combats tandis que le deuxième nous montre les soldats devenus des prisonniers de guerre. Comme souvent chez Futuropolis, l'album est très bien édité. Le sujet est intéressant : la débâcle du printemps 1940. L'album est imprimé dans un noir et blanc particulièrement adapté à cette période sombre de l'histoire de France.
C'est avant tout une ambiance qu'on nous croque ici, celle d'une guerre perdue sans avoir vraiment combattu. Le sentiment dominant est celui de la honte, celui de ces hommes qui dépriment, ne voulant pas aller à l'abattoir, celui de ce colonel qui se suicide, ne supportant pas la défaite face aux Allemands. Quand tout est fini, on fait le dos rond, on est fataliste, on baisse les yeux, on se réfugie dans les bons souvenirs du passé, parfois, on pense à s'évader. Il y a ceux qui s'efforcent de s'adapter à la situation, et ceux qui la refusent.
Tout ce qui va advenir est déjà là : alors qu'ils marchent vers l'Allemagne, des civils qui ne sont pas partis leur laissent des paniers repas (car les Allemands n'ont rien à donner à leurs prisonniers). Au sein du groupe, les attitudes divergent, certains expriment leur solidarité avec les troupes coloniales, tandis que d'autres ne cachent pas leur détestation. Les prisonniers se volent entre eux : on n'est pas dans des camps de concentration, mais certains ne sont déjà plus des hommes, pour paraphraser Primo Levi. D'autres gardent un peu de dignité, comme cet adjudant qui s'oppose à ce qu'on maltraite les coloniaux.
Bref, ces deux albums, c'est avant tout une ambiance, une atmosphère, bien transmise. On ne s'attachera pas trop aux personnages, la narration n'est pas le point fort de ces albums. On est en 1940 à la croisée des chemins, chacun devra faire des choix, souvent douloureux.
Créée
le 25 sept. 2019
Critique lue 130 fois
4 j'aime
D'autres avis sur La Déconfiture, tome 1
La honte, c'est celle de ces soldats français faits prisonniers et qui partent vers l'Allemagne, parfois sans avoir combattu. Cet album de Pascal Rabaté dépeint bien l'ambiance particulière de...
Par
le 25 sept. 2019
4 j'aime
C'est un événement peu glorieux de l'histoire de France que Pascal Rabaté a choisi de relater dans son nouvel album. L'auteur des Petits ruisseaux (qu'il a lui-même adapté au cinéma) publie cette...
le 2 sept. 2016
4 j'aime
Eté 1940, il fait chaud sur les routes d'une France en pleine débâcle! Pascal Rabaté nous livre ici une histoire de guerre. Mais loin de là, vos images de tranchées, de déportation, de libération...
le 14 nov. 2016
1 j'aime
1
Du même critique
Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...
Par
le 12 avr. 2012
171 j'aime
76
La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...
Par
le 21 sept. 2013
138 j'aime
80
Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...
Par
le 10 janv. 2013
133 j'aime
22