Déconfiture salée
Suite et fin du diptyque de Pascal Rabaté. Nous avions quitté des français mobilisés pour la "drôle de guerre", résignés et poussés à la nonchalance par la chaleur de cet été 1940. Dans ce deuxième...
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le 11 mars 2018
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La honte, c'est celle de ces soldats français faits prisonniers et qui partent vers l'Allemagne, parfois sans avoir combattu. Cet album de Pascal Rabaté dépeint bien l'ambiance particulière de mai-juin 40 sur le front, il laisse néanmoins pour moi un goût d'inachevé.
Je parlerai ici des deux albums lus dans l'intégrale. Le tome 1 évoque la fin des combats tandis que le deuxième nous montre les soldats devenus des prisonniers de guerre. Comme souvent chez Futuropolis, l'album est très bien édité. Le sujet est intéressant : la débâcle du printemps 1940. L'album est imprimé dans un noir et blanc particulièrement adapté à cette période sombre de l'histoire de France.
C'est avant tout une ambiance qu'on nous croque ici, celle d'une guerre perdue sans avoir vraiment combattu. Le sentiment dominant est celui de la honte, celui de ces hommes qui dépriment, ne voulant pas aller à l'abattoir, celui de ce colonel qui se suicide, ne supportant pas la défaite face aux Allemands. Quand tout est fini, on fait le dos rond, on est fataliste, on baisse les yeux, on se réfugie dans les bons souvenirs du passé, parfois, on pense à s'évader. Il y a ceux qui s'efforcent de s'adapter à la situation, et ceux qui la refusent.
Tout ce qui va advenir est déjà là : alors qu'ils marchent vers l'Allemagne, des civils qui ne sont pas partis leur laissent des paniers repas (car les Allemands n'ont rien à donner à leurs prisonniers). Au sein du groupe, les attitudes divergent, certains expriment leur solidarité avec les troupes coloniales, tandis que d'autres ne cachent pas leur détestation. Les prisonniers se volent entre eux : on n'est pas dans des camps de concentration, mais certains ne sont déjà plus des hommes, pour paraphraser Primo Levi. D'autres gardent un peu de dignité, comme cet adjudant qui s'oppose à ce qu'on maltraite les coloniaux.
Bref, ces deux albums, c'est avant tout une ambiance, une atmosphère, bien transmise. On ne s'attachera pas trop aux personnages, la narration n'est pas le point fort de ces albums. On est en 1940 à la croisée des chemins, chacun devra faire des choix, souvent douloureux.
Créée
le 25 sept. 2019
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Citation :"""Citation :Nous vivons une période difficile où la peur risque de nous faire accepter les lâchetés puis les trahisons. """
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