Depuis la sortie du tome 10, Les forêts d'Opale est reparti pour un nouveau cycle. Le changement de dessinateur m'avait un peu gêné mais j'avais fini par m'y accoutumer. Mais voici qu'avec la parution de ce 11ème opus, la fable oubliée, on change à nouveau d'illustrateur, Stefano Martino arrivant au crayon. Celui-ci n'est pas un inconnu puisque il a déjà œuvré sur certains tomes de la geste des chevaliers dragons et les maîtres inquisiteurs, entre autres. S'il se débrouille plutôt honorablement mais sans éclat particulier, il pèche parfois au niveau des anatomies, sur les visages en particulier. Malheureusement, il met dans ce tome pas mal de temps pour trouver ses marques avec ces nouveaux personnages. J'en veux pour illustration la page 8 où les têtes de héros apparaissent enfantines et ridicules au possible. La jeune femme, Altaï, va d'ailleurs tout au long du récit voir son visage évoluer dans sa représentation. Il s'agit là d'un exemple qui m'a gêné tout au long de la lecture. Fort heureusement, les paysages et créatures sont plus aboutis.
Si le dessin ne m'a donc pas ébloui, loin s'en faut, le scénario n'a pas rattrapé la déception. En effet, Arleston creuse encore et toujours les mêmes sillons, ressorts archiconnus où l'ordre de la lumière se montre caricatural à souhaits. On a droit à une évocation du patriarcat abusif dénoncé en ce moment, allusion dont je laisse juge les lecteurs au niveau de sa subtilité.
Au final, ce 11ème tome s'avère bien pâlot en rapport de ses prédécesseurs. Il reste à espérer qu'il subsiste une lueur dans l'esprit d'Arleston et un éclat de magie dans les doigts de Martino.