Exageration
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J’ai lu ici et là des critiques de lecteurs que la Famille avait mis mal à l’aise : on y trouverait un côté malsain. Oui, c’est le principe de l’humour noir : pour avoir quelque chose de sain, on lira le Petit Nicolas. (Et puis bon, Vivès n’est pas Sade non plus, hein.)
Bien sûr qu’entre les fantasmes incestueux plus ou moins larvés, le sexisme chevillé au corps et la transparence éducative mal contrôlée, les familles de la Famille dysfonctionnent. Et c’est ce qui est drôle. La fiction permet cela : dans la réalité, les dysfonctionnements familiaux sont rarement aussi spectaculaires, et presque jamais comiques.
D’autres lecteurs insatisfaits ont été gênés par le trait qui court sur deux cents planches (et qu’on retrouve dans d’autres albums de l’auteur), qualifié d’épuré dans le meilleur des cas, de simpliste ou de paresseux dans le pire. Le truc, c’est que Vivès est un auteur de bande dessinée, pas un illustrateur. Il dessine des histoires. (Là encore, si on veut de l’illustration, on lira le Petit Nicolas.)
Alors ce qui importe ici, c’est le dynamisme. Une case ou une planche valent avant tout par rapport à celle qui précède et à celle qui suit. Et si dans certaines des conversations qui constituent la Famille on ne voit qu’un seul personnage, c’est peut-être que le hors-champ du deuxième interlocuteur a un sens. Si parfois le dessin est strictement le même d’une case à l’autre, c’est peut-être que ce caractère figé dit quelque chose.
Et tiens, puisqu’on parle de conversations, voilà sans doute la principale limite de l’album : un certain nombre de ses histoires auraient été à peine moins riches, à peine moins bonnes s’il n’y avait eu que des dialogues, avec à la rigueur quelques didascalies. Cela place la Famille un peu en-dessous d’Une sœur, me semble-t-il, ou d’une Vie secrète des jeunes de Riad Sattouf.
Cela dit, ça n’est pas de la bande dessinée d’aventures, hein. (Pour ça, on lira – ou pas, d’ailleurs – Blake et Mortimer.)
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Créée
le 4 avr. 2021
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