Mes aïeux ! Une claque monumentale et épique ! Crom, te voici honoré !



  • Chaque premier soleil après l'hiver, les Aesirs et les Vanirs vont s'affronter sur le lac gelé. D'aussi loin qu'ils se souviennent, les ancêtres de leurs ancêtres y sont toujours allés. Une lutte sans trêve ni merci. Sans vainqueurs. Ni vaincus. Peu importe, les hommes du Nordheim vivent pour combattre. Et moi, pour les regarder combattre. Pour trouver parmi eux un vrai héros. Celui-là, une fois encore, je l'amènerai devant vous, père. Car telle est la loi du Nordheim. Chacun doit s'y soumettre... Rage. Hurlements. Déchirures. Têtes tranchées. Chairs en lambeaux. Ils combattent loin dans la vallée mais tout mon corps peut les entendre. Je les sens. D'où je suis, il n'y ni Aesirs ni Vanirs. Juste des mortels qui se haïssent. Qui s'entretuent. J'aime ça. Les hommes du Nordheim savent regarder la mort droit dans les yeux. Ils ne la redoutent pas. Car tous espèrent qu'avec elle viendra enfin la Déesse aux cheveux rouges.




Dimension divine !



Le personnage de Conan le Cimmérien a été créé en 1932 par l'écrivain Robert E. Howard (1906-1936). Ses aventures se déploient en vingt et une histoires - vingt nouvelles et un roman - tout indépendantes les unes des autres. La présente collection Conan le Cimmérien propose aux meilleurs talents de la bande dessinée francophone de faire leur adaptation de ces textes fondateurs, selon le principe un ouvrage = une aventure complète = une vision = un auteur (ou une équipe d'auteurs).


Quelle claque ! Mais quel coup de hache épique auquel je viens d'assister ! Une bande dessinée d'une puissance démesurée obsédante et salvatrice ! Avec ce quatrième tome, les éditions Glénat assène un coup magistral aux lecteurs sous la plume inflexible et les illustrations mémorables de Robin Recht. Une quatrième aventure portée par le héros légendaire de Robert E. Howard, qui n'a jamais paru aussi bestial et puissant par le biais de cette épopée grandiose, obsédante, implacable, brutale, érotique, héroïque et belliqueuse. Un exploit guerrier sous la forme d'un baroud d'honneur aux puissants de ce monde fataliste d'héroïc fantasy, véritable terrain de jeux pour les Dieux qui vont apprendre à connaître Conan, le Cimmérien. Un périple sanglant qui va droit à l'essentiel en articulant son histoire autour d'une bataille mythologique Nordique entre les hommes du Nordheim, qui chaque premier soleil après l'hiver voit s'affronter dans une guerre sans merci les Aesirs, et les Yanirs, sous les yeux attentifs de la Déesse Atali, espérant être choisis par elle afin d'être conduit à la table de son père : Ymir, le Géant du Gel ! Une tradition hyper violente sous un déluge sacrificiel barbare absolue, porté à travers un consentement inflexible par ces combattants du Nord.
" Meurent nos ennemis et nous mourrons de même, mais il est une chose qui ne meurt jamais... « Le jugement porté sur chaque mort ! » "


Une intrigue à la portée mythique car admirée par les Dieux qui participent directement à l'action. Une approche transgressive magnifiquement incarnée par la plantureuse et sulfureuse Déesse Atali, accompagné de ses deux frères divins, censés conduire les élus à l'Odroerir : " le chaudron du monde ", pour servir de banquet à Ymir, qui se repaît du cœur ardent du guerrier choisi et qui n'est autre que notre cher Conan. Un Conan magnifiquement porté par son auteur, qui livre la pleine puissance de celui-ci à travers une fresque titanesque démesurée, où le Cimmérien se positionne dans un premier temps comme un ours parmi les loups face au puissant seigneur de guerre Nordique " Heimdul ", pour puissamment se retrouver destructeur de Dieux contre un Ymir à l'ampleur apocalyptique. Un spectacle cyclopéen frissonnant et jouissif par le biais d'une action colossale, où le Cimmérien se confronte dans une forme orgasmique du guerrier surpuissant charismatique, au cours d'un duel herculéen gigantesque phénoménal, où le lecteur transpire et salive devant un spectacle aussi babylonien. Un théâtre spectaculaire qui s'en donne à cœur joie via une multiplication de rebondissements ultra-violents captivants s'achevant sur un face-à-face cataclysmique. Un périple sous tension présenté telle une épopée héroïque nordique dans une relecture de David contre Goliath, présentant une galvanisation extrême de l'homme face au divin qui est ici divinement retranscrit et idéalisé, le tout servi par des actions percutantes et excessives. Le pur bonheur !


La contrée de l'action offre une entité géographique édifiante pour le théâtre sauvage surpuissant à la gloire des hommes destructeurs qui se joue. Des décors rigoureux oppressifs idéalisés par un environnement sauvage glacial et austère offrant un huis clos efficace arboré par un graphisme d’une qualité surprenante sur une colorisation grisonnante que le rouge vif du sang des victimes de Conan ainsi que des cheveux de la Déesse Atali vient contraster. Un contraste visuel glacial diabolique symbolisé par l'Odroerir. Une montagne maudite berceau de la vie, où même les hommes plus rudes ont une espérance de vie limitée. Un lieu idéal favorisant une atmosphère inquiétante coupée du monde, avec une sensation de danger constant qui ne cesse d'ajouter de la tension autour du personnage principal. Les dessins de Robin Recht sont sensationnels ! Une technicité magistrale offrant des cases d'une richesse étonnante. Des vignettes savamment exploitées avec des doubles pages magnifiques offrant une proportion visuelle à la hauteur du récit titanesque. Des plans vastes avec une profondeur de champ sur un jeu de couleurs superbes. Des peintures idéalement véhiculées avec des détails remarquables notamment autour des armures et de la mise en mouvement. Conan est visuellement superbe, servi par un charisme à la hauteur des traits rugueux au regard de braise qui lui sont offerts. Une version impressionnante du Cimmérien, qui transpire la testostérone et suinte l'animosité guerrière. La Déesse Atali est juste dingue ! Que ce soit dans le fond ou la forme, elle est une réussite totale qui colle magistralement avec la gravure barbare dépeinte. Les deux frères divins d'Atali sont impressionnants en tant qu'ours blanc géant. La peinture dans laquelle on les découvre pour la première fois et qui sert à poser le titre de ce tome 4 est incroyable, avec une Atali à genoux nue. Ymir le géant du gel est monumental !



CONCLUSION :



Conan le Cimmérien, tome 4 : « La Fille du Géant du gel », est un récit puissant d'une texture mythique et épique rarement atteint aussi bien dans la forme que le fond par une écriture et des dessins signés Robin Recht, qui rend totalement gloire à l'œuvre originale de Robert E. Howard. Une fresque titanesque où Conan va se confronter aux dieux nordiques par le biais d'un survival d'héroïc fantasy emblématique et implacable d'une jouissance jubilatoire à tous les niveaux pour le lecteur.


Une conception française qui fait un sans faute absolu autour de Conan !




  • « Silence à vous tous, petits et grands. Selon l'ordre du père des héros tombés au combat, je vais raconter les anciens récits des hommes depuis les temps les plus reculés. »
    Volupsa, Chant de la Prophétesse


  • « Chaque souffle repousse la mort qui nous pénètre constamment. Ainsi nous luttons à chaque instant avec la mort. »
    Arthur Schopenhauer



B_Jérémy
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le 3 mai 2022

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