Après la fin tonitruante du run de Morrison, la donne à changé pour les mutants. Le monde entier est au courant de leur existence, ils savent désormais que l'école Xavier est en fait un abri pour les mutants. Mais surtout Jean est morte et Xavier est parti. Le pilier même de l'équipe, son créateur, leur mentor n'est plus là. Laissant donc au duo Cyclope/Emma Frost le soin de gérer l'école.
Avec le retour de Chris Claremont, c'est forcément un feeling très classique qui est de retour, même si le scénariste est obligé de composer avec les conséquences du run précédent (le retour aux sources aura lieu plus tard).
Le retour de Claremont sur X-Men n'aura pas laissé de grand souvenirs aux lecteurs. Et pour cause, il est bien trop classique, manque d'ambition mais surtout, ce qui frappe le plus, c'est de constater à quel point le scénariste n'est plus en phase avec son époque, à quel point sa narration n'est plus adaptée. On est au milieu des années 2000 et la façon d'écrire des comics a changé, la narration décompressée est désormais presque devenue la norme, la narration s'est beaucoup rapprochée de celle de la télé ou du cinéma.
Ce qui ne veut pas dire que les 6 épisodes proposés dans ce début de run sont mauvais, on sent toujours que Claremont connait bien ses personnages, on retrouve d'ailleurs des protagonistes peu connus tel Fury, un robot créé dans les pages de Captain Britain et on fait référence à des évènements passés comme le parcours de Sage mais l'ensemble manque d'ampleur. Au final, Fury est battu un peu rapidement pour un adversaire qu'on présentait comme coriace.
Mais c'est l'occasion pour Claremont de mettre déjà en place une vraie dynamique d'équipe où les capacités de chacun se complètent.
Le second arc voir le retour de Vipère mais le scénariste se prend les pieds dans le tapis en proposant une version bien trop vieillotte du personnage, très loin du lifting qu'elle subira plus tard dans les pages de Avengers par exemple.
Il est quand même bien aidé au dessin par le grand et indémodable Alan Davis, dont c'est toujours un plaisir de retrouver la présence; un peu moins par le frenchie Olivier Coipel, bien loin des standards qu'il affichera sur House of M un peu plus tard.