La fin des coccinelles - On dirait le sud, tome 2 par Avers
"On dirait le Sud" est tout d'abord un objet graphique exceptionnel, unique, où chaque détail est minitieusement peint, où la lumière, les ombres, les reflets sont rendus avec un soin extrême, où le mouvement lui-même trouve son expression, où les personnages ont une dimension à la fois réaliste et légérèment caricatural. "On dirait le Sud" est franchement un plaisir des yeux mais c'est aussi une histoire prenante, attachante. La chaleur de l'été 1976 est une véritable chape de plomb qui tient les esprits sous pression d'autant que les ouvriers, sur le qui-vive, devinent que leurs patrons leur préparent un coup de Trafalgar et les disparitions de petites filles reprennent malgré l'arrestation d'un présumé coupable. L'orage n'est pas loin. Au centre de l'histoire, un homme, syndicalyste respecté, est en pleine tergiversation, se questionnant sur le chemin à suivre : tout quitter avec sa maîtresse, partir avec l'argent de la trahison ou participer à la lutte sociale et revenir à une vie rangée voire ennuyeuse auprès de sa femme et de sa fille. Le récit tient à son ambiance et à ses personnages dont aucun n'est sans relief. Sa fin ouverte laisse au lecteur imaginer les suites et conséquences d'un choix volontaire ou imposé. Une belle réussite !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.