Déroutant mais passionnant, "la Fin du Donjon" nous propose une conclusion de la saga Donjon qui se déroule en "parallèle" aux faits narrés dans "Haut Septentrion", avec des croisements réguliers entre les deux récits (apparitions de personnages et de situations de l'un dans l'autre par exemple, ce qui produit des effets troublants), mais avec une thématique et une énergie bien différentes. Alors que "Haut Septentrion" exaltait la rom com et se terminait, non sans allégresse, de manière ouverte, "la Fin du Donjon" s'avère centré sur le couple Herbert et Marvin, soit les héros originaux de la saga (ceux du "Zénith"), désormais bien fatigués et traités comme des vieillards inutiles à de nombreuses reprises... Le livre se termine - d'ailleurs superbement - par des images mélancoliques sur la vanité humaine (enfin, humaine, on se comprend !). On retrouve par contre de nouveau quelques sauts déstabilisants dans la narration, qui encouragent la relecture intégrale de la saga maintenant close, et on apprécie ici le chapitre sur le Monde des Morts qui permet de mieux réintégrer le volet "Potron Minet" dans le panorama général. Trondheim et Sfar nous ont en tout cas offert avec ce double volume (deux livres à relire ensuite en même temps, soit un exercice novateur, stimulant, et amusant...) une conclusion originale, digne d'une saga qui avait certes connu des hauts et des bas, mais était restée au fil des ans un must pour les fans d'Heroic Fantasy comme pour ceux que l'humour de Trondheim (et de Sfar) touche.