Vous en avez marre des séries télé scandinaves, avec leurs tonalités trop bleutées et leurs systématiques forêts de conifères filmées avec un drone ? Plongez-vous dans la lecture de La Forêt des renards pendus, l’adaptation en bande dessinée du roman éponyme du célèbre écrivain finlandais Arto Paasilinna. Vous y retrouverez la forêt, mais surtout l'humour qui manque cruellement aux productions télévisées. Car si La Forêt des renards pendus de Paasilinna était drôle, celle de Nicolas Dumontheuil l'est au moins autant. Le Français (prix du meilleur album à Angoulême en 1997 avec Qui a tué l'idiot ?) s'approprie avec talent l'humour noir et absurde de Paasilinna.
La Forêt des renards pendus commence comme un banal polar. Pour fuir un complice qu'il a arnaqué, Rafael Juntunen, un jeune escroc en cavale, s'enterre avec son butin au fin fond de la forêt finlandaise. Il est rapidement rejoint par Gabriel, un militaire alcoolique qui cherche à s'éloigner de sa femme, puis par Naska, une grand-mère lapone qui veut éviter la maison de retraite. Ces trois-là n'ont rien en commun mais vont pourtant cohabiter, rejoints par un renard, des prostituées suédoises et un garde-chasse. C'est complètement loufoque, cynique et tendre à la fois. Tout en bichromie sépia, les dessins au trait caricatural de Dumontheuil apportent au récit cette touche décalée qui fait de cette adaptation un petit bijou burlesque. De quoi changer radicalement d'avis sur la Scandinavie.
Critique publiée sur Pop Up'.