Waouh y a la foufoune de Kriss dans cet album !
J'adore quand il y a beaucoup de blanc sur une couverture. C'est audacieux. Il ne faut jamais avoir peur du blanc. Le problème c'est que ça se salit vite, même quand ça reste dans une bibliothèque... Et la crasse aussi légère soit-elle, vient très vite gâcher le plaisir de cette couverture.
Van Hamme a du mal à pondre des histoires de Thorgal. Il sait que l'âge d'or est passé, que son cycle au pays de Qâ était son ultime chef d'oeuvre pour la saga. Alors que fait-il? Il décide de fomanter un nouveau départ pour son héros. C'est pas bête. Mais peut-être l'auteur devrait-il prendre plus de temps pour raconter ses histoires. Elles ne sont peut-être pas très complexes, mais on entre dans le vif du sujet si tard, que les conflits se bousculent et semblent dérisoire. Au final, cette aventure de Thorgal n'aura pas semblée très difficile. En plus c'est un plaisir de retrouver de vieux personnages, c'est donc d'autant plus dommage de ne pas pouvoir profiter davantage de leur présence. Quant au personnage de Kriss je la trouve bien trop effacée malgré une présence appuyée et utile. DIsons que son caractère me semble trop minimisé alors qu'elle a toujours été très bruyante.
Rosinski semble s'amuser en terme de découpage pour cet album. On y trouve plusieurs belles séquences dont une magnifique scène de combat impliquant une Kriss dans le plus simple appareil ! La terre a dû bien trembler le jour où l'album est sorti (tous ces jeuens qui se sont dégraissé le saucisson en même temps). L'on pourra remarquer que le dessinateur est revenu à un trait plus gros, plus affirmé, sans doute a-t-il ressorti son pinceau de jeunesse. Sauf que Rosinski poursuit sa quête du brut, de l'encrage parfait qui conserverait la force du crayonné. Il y parvient. Quoique parfois c'est un peu trop brouillon (sans pour autant perdre en lisibilité).
A noter qu'à partir de cet album, Graza est créditée en tant que coloriste. J'ignore qui les faisait avant elle. En tous cas j'apprécie son boulot.
Bref, un autre album sympathique mais qui ne marque pas au-delà de son idée de départ, ma foi, fort intéressante.