A la fin du premier tome, un événement aussi soudain qu’inattendu avait fortement changé la donne : finie l’histoire émouvante d’un bouleversement affectif changeant Gabriel, un grand-père acariâtre, en gros nounours mielleux. Finie la touchante adoption d’une petite fille venue d’Amérique du Sud par une famille belge aimante.
Au début de ce second volume Gabriel débarque au Pérou pour revoir Qinaya, sa petite fille d’adoption repartie dans son pays de naissance. Les retrouvailles n’ont rien de glorieuses et Gabriel comprend que la fillette n’a pas gardé grand souvenir de son passage en Europe. S’apprêtant à reprendre l’avion, le vieil homme rencontre Marc, un compatriote avec qui il va passer la soirée…
Passé de la guimauve à l’aigre doux, j’adore ça. Ici Zidrou, égal à lui-même, apporte une touche d’acidité bienvenue. Une fois encore la relation père-fils est au cœur du récit. Pas de façon frontale et caricaturale mais avec une finesse et une lucidité qui font mouche.
Un album mélancolique porté par des dialogues ciselés et des dessins lumineux tout en sobriété. Une fois encore Zidrou prouve qu’il n’y a pas besoin d’en faire des caisses pour faire naître l’émotion. Une conclusion à la hauteur de ce diptyque débordant d’humanité.