Pas si classique
Sur fond de "survival" après l'arrivée d'extraterrestres, une histoire intéressante et nourrie de bonnes idées. Des envahisseurs qui sèment la mort et le chaos sur Terre mais sans avoir l'air de le...
Par
le 23 févr. 2020
1 j'aime
1
BD franco-belge de Sylvain Runberg et Marcial Toledano (2020)
Il y a sept ans, j'étais venu dans ces maisons d'hôtes, en vacances... En attendant que ma famille me rejoigne. Puis est arrivé la Grande Souche. Et ma famille ne m'a jamais rejoint. Mais au fil des années... Tous ceux ici, qui ont aussi perdu leurs proches, leurs amis... Vous tous... Vous êtes devenus ma nouvelle famille... Et ce soir... C'est vers vous que vont mes pensées.
Les éditions Glénat présentent avec « Les Dominants, tome 1 : la Grande Souche », une bande dessinée de science-fiction fantastique horrifique qui plonge le lecteur dans un monde apocalyptique où l'espèce humaine est en voie d'extinction après le passage d'une épidémie mondiale extrêmement violente : « la Grande Souche », ayant éradiqué en seulement deux semaines 125 millions de personnes, poursuivant son expansion macabre jusqu'à atteindre les 6 milliards de morts. Un désastre total ayant tué 80% de la population mondiale pour subitement cesser de se répandre pour laisser place à un autre malheur. Une menace tout aussi conséquente avec l'arrivée d'extraterrestres. Des créatures biologiques technologiques physiquement bizarres et intérieurement énigmatiques, regroupées en plusieurs espèces avec : les « Répugnants », qui provoquent des crises d'angoisse et de frayeurs incontrôlables (mesurant entre 2 et 3 mètres de haut); les « Migraineux », qui déclenchent des migraines et des saignements qui peuvent provoquer des hémorragies mortelles (mesurant entre 3 et 5 mètres de haut); les « Nauséeux », qui provoquent des migraines et des vomissements (mesurant entre 20 et 35 mètres de haut); les « Stationnaires », qui détruisent toutes végétations se trouvant sur son passage (mesurant entre 20 et 35 mètres de haut); les « Territoriaux », les plus dangereux des spécimens qui détruisent tout être humain s'approchant d'eux...
Avec Les Dominants, le scénariste Sylvain Runberg livre un récit servi tel un survival horror apocalyptique comme il en existe tant d'autres, avec tous les codes qui définissent le genre : « société en ruine possédée par des non humains, survivre dans un environnement hostile et traumatique, psychologie de groupe, perte de l'humanité des hommes qui se révèlent fatalement être pire que les monstres qu'ils affrontent... » En bref, les amateurs de Walking Dead devraient y trouver leur compte à travers cette histoire d'invasion surnaturelle se déroulant dans un monde en ruine faisant la description d'une civilisation en détresse décomposée en trois catégories distinctes :
Il y a les survivalistes pacifistes qui forment des groupes distincts parmi les survivants pour reconstruire et se regrouper afin de recréer des communautés.
Les illuminés, qui considèrent les extraterrestres comme des Dieux venus les libérer de l'enfer terrestre.
Enfin, la résistance, qui estime qu'il faut combattre les envahisseurs et pour cela il faut être pire que l'ennemi en délaissant tous sentiments humains. Ils sont impitoyables.
On suit le périple d'Andrew, ancien agent du FBI appartenant aux rares " chanceux " ayant survécu à la terrible épidémie. Seul survivant de sa famille qui comptait une femme et deux enfants, il parcourt les différents lieux à la recherche de tableaux représentant une famille heureuse et souriante qu'il subtilise pour l'ajouter à sa collection privée disposée dans sa demeure. Une manière pour lui de faire le deuil de cette famille décédée. Andrew appartient à un petit groupe de survivants avec qui il traverse les différentes difficultés que propose cet environnement austère avec des règles de survie bien précises, dont il ne faut jamais s'écarter sous peine d'en subir de lourdes conséquences. Entre les nombreux extraterrestres toxiques et les humains mauvais qui sont partout une seconde d'inattention et voilà que survient la mort. Andrew est un protagoniste intéressant avec qui on découvre un cadre scénaristique sans concessions, radical et injuste.
Pour un premier tome, on découvre un cercle de personnage avec diverses personnalités autour d'une psychologie de groupe suffisamment bien développées pour créer un rapport dramatique avec le lecteur. La narration est intelligemment posée avec une exposition qui garde énormément de zones d'ombre afin de susciter un maximum de mystères et de questionnements autour de l'épidémie, ou encore des extraterrestres. Le développement du contexte est savamment exposé à travers les pages d'ouverture et de clôture de la bande dessinée qui se dressent comme un monologue historique de ce qui fut arrivé, à partir d'articles journalistiques du San Francisco Daily, d'une certaine Fiona Bennet. Le rythme est bien dirigé avec des péripéties convenables, avec ce qu'il faut d'action et de tension pour maintenir l'attention du lecteur. Malheureusement, le récit sens un peu le déjà-vu, ce qui n'empêche nullement d'apprécier les pages qui se jouent mais nous ferment à toute grosse surprise malgré pourtant quelques séquences particulièrement percutantes.
Les dessins de Marcial Tolédano me laissent perplexe. Autant les traits des personnages sont suffisamment convaincants, autant ceux des extraterrestres ne m'ont que très moyennement convaincu. Drôle de constat pour les jeux de couleurs, avec un aspect morose et fade pour coller au désastre humains, et des couleurs vives pour mettre en vignette des aliens. Un contraste étrange, les humains pourtant si vivant et expressif sont marqués d'une colorisation blafarde, là où les extraterrestres impassibles sont marqués d'une palette de couleurs vive. Tout cela m'intrigue ! La mise en page est convaincante autour des décors proposés avec une mise en mouvement qui sans être incroyable fait un travail satisfaisant. La violence illustrée ne prend aucun gant avec le lecteur qui assiste à des scènes répugnantes.
Les Dominants, tome 1 : la Grande Souche, des éditions Glénat est une première entrée en scène réussie avec une bande dessinée mouvementée sur un récit de Sylvain Runberg, qui propose un monde apocalyptique convaincant. Un genre codifié que le récit suit efficacement à la lettre, en ayant tout de même l'intelligence d'en garder sous le coude. Une œuvre qui pourrait devenir importante en réussissant à briser certains de ces codes pour surprendre réellement le lecteur. Le potentiel est là !
Un début prometteur !
- Vous avez trahi. Notre race. Notre cause. Celle de l'humanité. Et vous allez être jugés pour cela. À notre arrivée dans votre ville... Vous avez eu l'honneur d'être recruté dans la résistance. Mais au lieu de vous montrer à la hauteur... Vous avez essayé de fuir... Emportant avec vous des vivres et des médicaments. Mais nous vous avons rattrapés avant que vous ne quittiez Santa Barbara. Qu'avez-vous à répondre pour votre défense, sales traîtres ?
- Que nous regrettons, nous avons fait une erreur, ayez pitié de nous ! Nous combattrons les aliens à vos côtés, nous vous le promettons ! Vous n'aurez pas à regretter votre clémence !
TAK TAKCHA TKKKCHAK TA CHAKKA TKKCH TACHAKK TACHAKA TCHAKK
- Bravo, Amanda. Tu as agi comme tout être humain qui se respecte le doit. Notre cause est juste, notre cause sera victorieuse !!!! Mort aux aliens !!!! Morts à ces assassins !!!! Morts à ces tyrans !!!! Résistance !!!
- Résistance !!!!!
- Résistance !!!!!
- Résistance !!!!!
- Résistance !!!!!
- Résistance !!!!!
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Classement du meilleur au pire de toutes les bandes dessinées
Créée
le 13 mai 2022
Critique lue 111 fois
13 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur La Grande Souche - Les Dominants, tome 1
Sur fond de "survival" après l'arrivée d'extraterrestres, une histoire intéressante et nourrie de bonnes idées. Des envahisseurs qui sèment la mort et le chaos sur Terre mais sans avoir l'air de le...
Par
le 23 févr. 2020
1 j'aime
1
Face à l'arrivée des extraterrestres, comme face à L'IA, l'humain a tendance à raisonner de façon... binaire (ahah !), ou comme à peu près tout, en fait. Soit, au final, une menace destructrice de...
Par
le 20 janv. 2020
1 j'aime
C’est pas mal, sans plus. Malgré un pitch original, on reste dans du très classique concernant la lutte entre petits groupes de survivants (cf. toutes les histoires de zombie). On verra ce que...
Par
le 13 janv. 2020
1 j'aime
1
Du même critique
La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...
le 5 oct. 2019
172 j'aime
142
Enfin ! Amis cinéphiles, voici un jour qui doit être fêté ! Une nouvelle oeuvre de Tarantino a vu le jour, et ce n'est pas anodin. Cette superbe journée tout en fraîcheur est tout à fait appropriée...
le 15 août 2019
137 j'aime
82
Le monde se divise en deux mon ami, ceux qui ont la corde au cou et ceux qui la leur coupent… Oui seulement celui qu’a la corde cou c’est moi, moi je risque gros, c’est pourquoi la prochaine...
le 5 déc. 2020
135 j'aime
94