Après avoir remis les compteurs à zéro dans "Machine à tuer" et instauré une nouvelle mythologie, le duo Lemire-Sorrentino s'attaque à la genèse du personnage: l'île.
Avant d'entrer dans "La guerre des Outsiders", Jeff Lemire fait le lien de manière intelligente avec les évènements de Batman "Zero Year". Le scénariste utilise habilement ce Bat-event pour mettre en scène le retour discret d'Oliver Queen après son séjour sur l'île. A l'inverse de beaucoup de séries, c'est fait de façon astucieuse et cela s'intègre parfaitement à l'histoire de l'Archer Vert.
L'intrigue principale démarre deux semaines après "Machine à tuer".
Dès le début, le scénariste met le héros face à ses responsabilités. En effet, Oliver doit choisir ses priorités: les Outsiders ou Richard Dragon.
Bien décidé à achever la quête de son père, il décide d'accompagner Shado sur l'île...
Ce deuxième tome est dans la droite lignée du premier; La plupart des pistes lancées dans "Machine à tuer" trouvent ici une conclusion. Par conséquent, on y retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts.
Le scénario, les personnages et les dessins font parties des qualités.
1) Lemire nous propose toujours une intrigue bourrée d'action et qui ne souffre d'aucun temps mort. Le rythme est intense et on ne s'ennuie pas une seconde. L'enjeu de cette guerre porte non seulement sur le héros mais également sur ses proches alliés.
2) Le développement d'Oliver Queen est toujours intéressant, particulièrement dans son changement de comportement suite à son séjour sur l'île. Il y a véritablement un avant, un pendant et un après l'île. Mais ce n'est pas tout, le focus sur John Diggle apporte un vrai plus à la série même s'il est bref. Lemire prépare le terrain pour la suite.
3) Sorrentino est toujours là pour nous offrir des dessins époustouflants. Il y a davantage de maîtrise dans son travail, ce qui permet un encrage plus soigné. Ses planches sont une vraie réussite, particulièrement celles concernant l'île.
On va y aller crescendo au niveau des défauts.
1) Le rapport de force des Outsiders.
Le combat final manque de suspense à cause de la différence de classe d'armes des Outsiders.
Vous avez déjà vu des poings battre des épées, vous ?? C'est pas pour rien que l'Homme est passé du combat à mains nues au fusil d'assaut en passant par l'épée.
2) Les révélations.
Elles étaient un peu téléphonées dans le premier volet et atteignent ici le sommet de la banalité. Enfant illégitime, Magus ex machina et cette fâcheuse tendance de DC à ramener les morts à la vie... Mais laissez-les reposer en paix ! :(
SPOILER ALERT
Le coup du "Je suis ton père"... merci mais n'est pas Dark Vador qui veut !
En plus, retrouver un père qu'on croyait mort pour se rendre compte que c'est un véritable psychopathe sans remord, prêt à abandonner sa famille, tuer des dizaines de gens (son fils inclus) pour retrouver une putain de flèche verdâtre...hum hum.
Mais le pire, c'est que cela enlève tout le coté tragique et aléatoire de l'évènement qui transforma un richissime gamin de m... en un super-héros.
Bref, c'est cliché, du déjà vu cent fois... D'après moi, il y avait moyen de faire mieux !
En résumé, ce deuxième opus est dans la continuité du premier. Lemire imprime un rythme d'enfer à son histoire magnifiquement illustrée par le trait particulier de Sorrentino. Malgré tout, il n'évite pas la facilité... d'où ma note de 7/10.
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