Il est quand même assez particulier ce manga, à cause de sa dimension érotique. En effet, Ranma est plutôt beau gosse puis il se transforme en une jolie rouquine. Les deux sexes peuvent donc s'intéresser au personnage. Cela interroge forcément sur le rapport au corps : tombe-t-on amoureux d'un corps ? ou de ce qu'il contient ? Ou bien des deux ? En tous cas j'ai craqué pour Ranma fille étant jeune, autant que pour Akane/Adeline. Et sur cette couverture Ranma fille est vraiment mignonne.
Deux récits composent ce manga ; le premier avait été commencé dans le précédent tome, le second se termine à la fin de ce tome-ci. L'auteure a vraiment un problème pour terminer ses histoires : la fin est systématiquement bâclée car trop vite expédiée. Pour le second récit, ça passe presque, car on sent le déroutement de Shampoo, mais pour le premier, on se demande s'il ne manque pas des scènes. C'est dommage. Et puis ça serait bien que l'auteure exploite davantage son univers avec les personnages créés plutôt que d'en amener des nouveaux à chaque tome. Les gags sont marrants, le running gag de la source sacrée fonctionne toujours (combien de gens sont tombés dedans?). Le background de Shampoo ne me paraît pas assez exploité, ça aurait mérité un développement plus long. Même si toutes ces interventions extérieures permettent de consolider le lien entre Ranma et Akane, on a envie d'un récit plus posé qui permettrait d'exploiter leur relation plus simplement.
Le graphisme est plaisant et efficace comme toujours avec Rumiko, un plaisir à regarder. Les combats sont lisibles, les personnages expressifs, la mise en page toujours assez aérée.
Bref, ça se lit toujours aussi bien malgré des défauts narratifs qui prennent plus de place.