Un boustrophédon qui fait pschitt
Un joli titre, une belle couverture, voilà de quoi intriguer. Cette bande dessinée peut être lue pour elle-même, mais il s'agit en quelque sorte d'une suite à l'album des mêmes auteurs paru quatre ans plus tôt, à savoir La Boîte noire, le vengeur et son double.
Plusieurs choses font le charme de cet album, même si les thèmes évoqués peuvent sembler moins intéressants. Tout d'abord, la narration, très agréable, où l'on nous explique joliment qu'il y a plusieurs façons de conter cette histoire : comme une histoire d'amour (entre deux Egyptiens, un musulman et une copte), une histoire de négoce (la vente de diamants volés), une histoire politique (dans le cadre de l'Europe déchirée de 1947, et sur la question du régime égyptien), une histoire à énigme (avec des manœuvres diverses où interviennent des personnages présents dans l'album précédent, et avec l'utilisation du fameux boustrophédon). Il y a aussi le dessin de Puchulu qui peut paraître un peu suranné mais qui est loin d'être dénué de charme.
Mais si l'on voyage pas mal, si la lecture n'est pas déplaisante, on reste sur sa faim, l'ensemble est assez ennuyeux, et d'un intérêt somme toute limité : une grande partie de l'album traite de la question des diamants et de leur vente, ce qui n'est guère passionnant.
Un album qu'on peut donc lire, qui n'est pas inintéressant, mais qui ne laissera probablement pas un souvenir impérissable.