Il y a des noms d'auteur qui font vendre. Il y a des concepts qui sont en eux mêmes, plutôt vendeurs. Alors lorsqu'un des meilleurs auteurs britanniques se lance dans une idée de crossover déjanté, cela a tout pour aguicher le lecteur.
"Déjanté"' est finalement ce qui caractérise au mieux cette série. Je n'ai pas tout lu d'Alan Moore, mais c'est bien la première fois que je le vois se "lâcher" à ce point. Et le mieux dans tout ça, c'est que pour les grands auteurs, se lâcher signifie approfondir à fond et avec intelligence son concept qui aurait pu, avouons le, partir plus d'une fois à la dérive.
Du coup, on a des personnages et des scenarii empruntés à des univers préexistants qui viennent coexister dans une aventure pulp à mi chemin entre le Sherlock Holmes et Indiana Jones. Malgré les a priori que l'on pourrait légitimement avoir, on se rend vite compte que tout est cohérent à la fois vis vis de l’œuvre en elle même mais aussi par rapport aux autres ouvrages qu'elle prend en référence.
Au final, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires a tout d'une bonne surprise. Sans trop connaître le sujet il est difficile de savoir à quoi l'on a à faire. Et même une fois dans la lecture on se retrouve plus d'une fois surpris par les idées de l'auteur. Après, on peut reprocher au fond du récit de manquer un peu du génie caractéristique de son chaman d'écrivain, mais en fin de compte la forme en elle même relève déjà suffisamment de l'idée de génie (à mon sens).
Pour le dessin, il est rebutant au début. Mais comme souvent avec Moore on se rend compte qu'il est en adéquation avec le ton de son récit.
Si vous avez envie de fraîcheur, laissez vous tenter par cette Ligue....