La peur est la seule différence entre la proie et son prédateur.
Premier opus du spin off de l'incontournable série XIII, "La Mangouste" lance parfaitement la collection XIII Mystery. Alors c'est quoi, cette collection?
Pour être bref, Van Hamme veut arrêter la série, Vance non mais a besoin d'une pause afin de se consacrer à un autre héros incontournable, Bruce Hawker. Et au milieu, Yves Schirlf, le directeur éditorial de Dargaud qui ne veut pas perdre sa poule aux oeufs d'or. L'idée de XIII mystery nait alors, histoire d'occuper le terrain. Le principe est simple:
"Un album unique de 54 planches par personnage. Un scénariste différent par album, associé à un dessinateur avec lequel il n'a jamais travaillé. Chacun conservant son style personnel pour créer une histoire qui donnera un éclairage inattendu sur un épisode de la série principale."
Et pour essuyer les plâtres, Meyer ("Berceuse assassine") et Dorison ("Long John Silver", "Troisième Testament") s'attaquent à l'un des personnages les plus impitoyables de la franco-belge: le terrible "La Mangouste".
Van Hamme en convient parfaitement, jusqu'à présent ce terrible tueur était "un cliché sur pattes", la caricature du tueur impavide et sans sentiments. Meyer et Dorison vont donc s'attacher à lui donner une jeunesse (et oui, même les monstres ont été enfant un jour), jeunesse qui s'avérera déterminante pour l'homme qu'il va devenir (oui, le traumatisme de jeunesse ça fait toujours un peu cliché aussi...). Et l'on replonge alors dans le Berlin sous occupation russe où l'on va tenter de nous expliquer le cheminement de Schreiner (le vrai nom de La Mangouste) partagé entre ses deux pères de substitution, son apprentissage du "métier" (et l'on pense à Leon ou Nikita) et son rôle dans l'assassinat du président. Et oui, on apprend que "La Mangouste" a directement participé au jour du soleil noir (je vous laisserai découvrir de quelle façon), et cette révélation inattendue réussit le tour de force d'être crédible tout en ne bouleversant pas la base de la série mère.
Donc rien que du très classique, façon blockbuster efficace, avec un dessin agréable à regarder sans être exceptionnel. On passe un bon moment et c'est bien là le principal.