La Mémoire d'Alix
6
La Mémoire d'Alix

BD franco-belge de Jacques Martin (1980)

C'est sans doute très con de ma part d'entrer dans l'univers d'Alix par un album hors-série. En fait, j'ai pris cet album sans faire attention au titre, comme ça, au hasard, et je pensais que ces petites illu n'étaient qu'une intro à la vraie histoire avant que je ne comprenne que c'était un résumé des albums que je n'ai pas encore lus.


Pour tout vous dire, je ne vois pas vraiment l'intérêt d'un tel album. C'est un peu comme les épisodes anniversaires dans une sitcom : on revoit les bons moments vite fait. Sauf que c'est oublier que ces bons moments ont un contexte. J'imagine bien que ce genre de récit fait avant tout appel au souvenir du lecteur/spectateur, que c'est ce dernier qui replacera le moment dans le contexte nécessaire pour en apprécier la valeur. Et comme moi je n'ai pas encore ces souvenirs, ben ce récit ne m'a fait ni chaud ni froid. Mais en même temps, il présente bien l'univers d'Alix : son méchant récurent, ses aventures, son contexte. C'est un peu une bande annonce quoi. Et ça m'a donné encore plus envie de lire la saga.


Pour en revenir à l'album, il présente donc, par le biais de quelques belles illu de Jacques Martin, tout le parcours d'Alix. Les images sont belles, mais certaines semblent issues des albums d'origine... du coup, le style change drastiquement en quelques occasions, et ça gêne un peu. Quant au récit, c'est dénué de conflits, de tension : on ne fait que présenter des enjeux sans jamais les aborder. C'est un peu maladroit aussi dans la manière d'introduire tel ou tel élément.


Durant la lecture de l'album, je me suis aussi pris de nostalgie. L'époque où je devais accompagner ma mère jusqu'au magasin de grande surface : pendant qu'elle faisait les courses, j'allais me réfugier dans le rayon BD. Alix, je me souviens que je n'ai jamais voulu ouvrir un album, les couvertures ne m'attiraient pas. JE préférais lire "Les Tuniques Bleues", "Les aventures de Spirou et Fantasio", "Kid Paddle" ou encore... du Manara.


Aaah c'était un sacré moment pour moi de découvrir le sexe et l'érotisme via les BD. Je me souviens que la fois où un copain m'a montré un film porno, je suis parti en courant, choqué que j'étais. En revanche, les dessins me plaisaient bien. C'était un exercice un peu stressant car je devais à la fois profiter des cases sensuelles et guetter le retour de ma mère ou encore pire, l'arrivée inopinée d'une connaissance : ainsi, c'est avec un grand souci de paranoïa que je découvrais "Le déclic" et "Le parfum de l'invisible".


Un jour, justement, quelqu'un est venu à moi. Je ne l'avais pas vu venir. C'était après une des nombreuses fois où l'enseigne avait décidé de déménager la section BD, et je n'étais pas encore habitué à cette nouvelle location, ne connaissant pas encore ses angles morts. Et puis, faut dire que la personne venue, c'est quelqu'un que je ne m'attendais vraiment pas à voir là : mon prof de sport à l'école ! Je ne sais même pas pourquoi il est venu à moi. Je le soupçonne de m'avoir pris pour un autre. Mais là où c'est vraiment surréaliste, c'est qu'il était avec ses deux filles et que ses deux filles, que je n'avais encore jamais vues auparavant, sont venues me faire la bise. Je suis resté bouche bée tout le long de leur présence, incapable de dire quoi que ce soit, avec "Le déclic" entre les mains. je ne sais pas s'ils ont remarqué le contenu de la BD, mais en tous cas ils ont remarqué que j'étais complètement perdu face à eux. Je me souviens que mon professeur a dit : il ne nous reconnaît pas, venez les filles.


Encore aujourd'hui, je ne comprends pas ce qui est arrivé ce jour-là. Aux cours suivants, le prof n'a jamais rien dit (ce n'était pas un prof avec lequel je m'entendais). j'ignore s'il s'est rendu compte de la confusion ou si c'était une blague ou quoi d'autre. Moi, en tous cas, ça m'a marqué à vie, et j'y repense de temps en temps à cette histoire.


Bref, tout ça pour vous dire que "La mémoire d'Alix" est un album sans grand intérêt, qui fera plaisir aux fans qui associeront chaque illu (illu qui sont tout de même sympas, même si je trouve que ça manque d'ombres afin de rendre les nombreux traits plus lisibles) à un souvenir.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 26 août 2015

Critique lue 333 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 333 fois

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55