Il est fascinant de voir à quel point l’univers de la bande dessinée est marqué par la domination masculine. Non seulement les auteurs sont encore majoritairement des hommes, mais quand on lit des bd comme celle de Sicomoro (certes datée des années 80), on comprend le résultat de ce biais : l’album comprend une magnifique jeune femme, mais qui ne sert quasiment à rien dans le récit sauf à coucher avec le héros, et qui est presque tout le temps à poil. Alors oui, Sicomoro la dessine divinement bien.
Pour vérifier mon intuition, j’ai recensé le nombre de fois où l’on voit différentes parties de l’anatomie de nos deux héros, et le résultat est sans appel : on voit une fois Marc Jourdan nu (mais côté fesses) tandis que l’on peut mirer le corps de Carole Collins sous tous les angles (on voit 6 fois ses fesses et 11 fois ses seins). Le lecteur non épanoui sexuellement ne pourra pas ne pas ressentir un léger frétillement du côté de son bas ventre. La lectrice sera moins satisfaite : le héros, au visage tout à fait ordinaire mais néanmoins bien gaulé, n’apparait qu’une fois à poil (et pas de face).
Pour le reste, la lecture de l’album n’offre que peu d’intérêt. Certes, on se trouve dans le décor fascinant de ce qu’il nous reste de l’Egypte antique (site de Gizeh mais aussi Louxor et Abou Simbel) : on pénètre dans de mystérieux tombeaux, et il faut le dire, tout cela est assez habilement dessiné, c’est très plaisant pour les yeux. Mais l’histoire qui nous est racontée est peu compréhensible et sans intérêt, des hommes tentant de faire revivre une momie qui pourrait leur indiquer un tombeau non encore violé et donc empli de trésor… Je n'ai pas du tout adhéré.