La folie des bouffons

Otto a perdu, la ville est à feux et à sang, ses anciens alliés lui tournent le dos, ses proches sont menacés. Au fil des épisodes, la situation ne fait qu'empirer, et notre prétendu Superior Spider-Man prend les mauvaises décisions aux embranchements décisifs. Il abandonne lâchement un Spidey 2099 qui n'aura décidément servi à rien dans cette série, il se fait trahir par Jameson et négocie mal son entretient avec le terrible bouffon. Il aime Anna Maria mais perd tout bon sens quand la nation Goblin s'en prend à elle. Son armée privée se fait déborder, Spider-Island anéantir. Bref c'est l'Apocalypse à New York, et sur ce point précis j'ai pris mon pied.

On suit en parallèle la lutte d'un Peter désincarné qui s'accroche aux dernières brides de souvenirs subsistantes et se réfugie dans la conscience d'Otto. Partie intéressante.

Par contre, l'album pèche gravement sur le retour de Peter. La réaction d'Otto, si elle possède une certaine beauté, manque cruellement de logique vis à vis de son évolution dans la peau de Parker. Il aurait pu régler la situation, car en définitif Parker n'a rien fait de spécial une fois revenu sous le masque. Les vrais héros sont ces personnages secondaires qui synthétisent l'antidote au péril de leur vie au milieu de laboratoires assiégés. Parker n'aura qu'à l'utiliser puis à se confronter au bouffon vert himself, dont on découvrira le visage après tant d'attente.

Si Slott écrit une saga finale explosive où l'action emballe, les enjeux émotionnels sont moins touchants qu'ils auraient pu et le retour du véritable héros fait bâclé. De même, les révélations finales sur le bouffon vert ne me font ni chaud ni froid. Du début à la fin, on a donc des bonnes choses mais aussi des mauvaises. Le tout se lit agréablement bien qu'on se dise que la grande période de la série se situait dans ses trois premiers tomes.