Junko Mizuno aime transposer des contes connus de tous dans son univers si personnel et étonnant.
La petite sirène peut être lu comme un conte en manga. Un conte très spécifique car l'univers de Mizuko est composé d'un mélange d'esthétique kawai et d'une violence du à une folie des personnages.
Le lecteur suis 3 sœurs sirènes. Leur famille a été décimée par des hommes et une des sœurs vie dans la vengeance des hommes. Les sœurs semblent vivre de la prostitution avec des pécheurs ou marins.. L'une d'elle engendre le plus possible d'enfant pour assurer la survie de sa descendance quand une autre tue tout les hommes qu'elle rencontre, ivre de vengeance. La troisième sœur rencontre un jeune homme dont elle va tomber amoureuse. Le hic est que ce jeune homme appartiens à l'usine qui a décimé la famille des sirènes. Ce jeune homme est bien différent de ses compères et vie recul a effectuer des taches ingrates, maltraités par ses pairs.. Les deux amants veulent se marier sauf qu'aucune des deux familles n'approuvent bien au contraire. Il s'ensuit tout un défilement de péripéties sombres et violentes aboutissant à une fin ou se mêle tristesse et joie.
Il est possible de lire La petite sirène comme une dénonciation de la violence et des abus exercés par les hommes sur les femmes. Cette domination masculine étant vu comme normal par eux créer un monde de violence dans lequel chacune des trois sœurs va devoirs trouver sa voie pour survivre.
Le style de Mizuno mélange un univers mignon, ronds et coloré à une grande violence où la mort et la folie sont très présentes. Son dessin, parfois très simple sur certaines cases voir peu compréhensible se montre à plusieurs reprise assez magnifique. Le traitement sur les couleurs et la compositions est magnifique. L'auteure utilise des pages pleines pour marquer certains événements et certaines ambiances. Ces pages sont d'une grande beauté, la composition de ces planches et impressionnantes (il y a de belles références au travail de Hokusai). Lorsque la narration s'accélère avec un enchaînement de petites cases plus simple (mais toujours intelligente dans sa mise en page), la folie et la violence naissent. Ce mélange entre rythme effréné et contemplation dans la mise en page est bluffant de maîtrise.
Junko Mizuno nous propose ici une relecture intelligente du conte de la petite sirène teinté de la folie propre à son univers. Une lecture rapide et originale proposant plusieurs niveau de lecture simple mais intéressant.