La Plaine du Kantô par CathyB
15 août 1945, le Japon capitule, et ses habitants vont devoir reconstruire le pays. Kinta a sept ans, il vit avec son grand-père dans la plaine du Kantô (département de Chiba), une région majoritairement agricole. Nous allons suivre ses premiers émois amoureux et ses découvertes de la vie dans ce pays en proie à des évolutions profondes et qui tente de se relever.
Un manga qui m'a plu tout autant qu'il m'a repoussé. Côté positif, l'histoire est centrée sur une terre, et cet attachement profond de l'auteur pour son pays natal se ressent tout au fil du récit ainsi que dans le graphisme. Le rendu de l'atmosphère de l'époque est très vivant, et l'on est littéralement plongé dans le Japon d'après-guerre. Kamimura est également très doué pour rendre compte des sentiments, et l'on ne peut qu'être touché par les états d'âme de Kinta.
Côté négatif : une vision extrêmement pessimiste de la sexualité. Je ne suis pas étonnée que cet album soit classé « pour public averti ». Ce n'est pas tant la représentation graphique des scènes qui pose problème que leur côté dérangeant. Entre les premiers attouchements de Kinta avec son ami Ginko, petit garçon qui se fait passer pour une fille, la mort de la mère de Ginko, qui aimait se faire étrangler pendant l'acte et qui est allée trop loin cette fois-là, ou encore cette femme qui recueille Kinta et qui se révèle être une adepte du sadomasochisme, on est pris d'un fort sentiment de malaise à la lecture. D'autant plus que cela va de pair avec une image de la femme profondément négative : adultère, perverse, dépravée, manipulatrice... Toutes des *******, pas une seule pour relever le niveau. Et j'avoue que ça a pas mal chiffonné ma fibre féministe.
C'est néanmoins un album à avoir et à lire, même s'il ne faut pas le mettre entre toutes les mains.