Toujours un plaisir de retrouver la belle Druuna. Et ce même si cette histoire n'a ni queue ni tête.
Pour ce qui est de l'album en soi, Serpieri propose quelque chose de linéaire et simple, mais abuse aussi de quelques facilités ou de techniques narratives redondantes (le réveil). Ce qui est bien, c'est cette impression de déjà vu : Druuna revisite les lieux du passé, on ne se sent donc vraiment pas dépaysé, et puis il y a des poursuites, de affrontements et une scène de sexe excitante même si unique et interrompue.
Graphiquement, Serpieri fait simple : on dirait qu'il se contente d'un coup de vrayon, c'est plus brut, moins fignolé. Même les aquarelles sont minimalistes, sauf quand il s'agit de faire rêver avec le corps de Druuna dans une position érotique, tout d'un coup, l'auteur se réveille et joue avec la lumière comme il sait si bien le faire. Ceci dit, j'aime ce style. J'aurais tendance à croire qu'il s'agit d'un subterfuge pour cacher une faiblesse technique (il vieillit), mais si c'est le cas ça fonctionne, car être un bon dessinateur, ce n'est pas forcément savoir bien dessiner, c'est aussi aller à l'essentiel ! Et ça, il le fait très bien dans cet album.
Bref, la série a beau être moins prenante qu'aux débuts à cause d'une narration mal maîtrisée, ça reste globalement divertissant, notamment grâce au sexe et à la violence.