Le duo d'âmes issu de la réincarnation de Gabriel voit sa formation achevée. Il est à présent prêt à affronter les défis que lui lance le monde moderne.
La Chine exploite sans vergogne le Tibet et son idéologie destructrice s'incarne dans l'intransigeant général Lao, être dont la concupiscence et la cupidité sont les attributs majeurs. Ses séides sont légions, hommes vêtus d'uniformes mais certains, plus sournois, gravitent dans l'ombre autour du jeune Dalaï-lama afin de museler la communauté des moines qui s'émeuvent devant les exactions croissantes dont l'âme tibétaine est l'objet. Le duo rassemblé va alors apporter sa sagesse et tenter de dénouer le sombre écheveau.
Mais d'infâmes forces obscures sont à l'oeuvre dans l'ombre des montagnes perdues et projettent des destructions massives, aveuglées qu'elles sont par leur folie nihiliste. Antithèse de la sagesse bouddhiste millénaire, la haine croît au sein des terreaux fertiles que sont les idéologies guerrières, la quête de puissance, l'appât du gain... alors que tout n'est qu'illusion.
Servi par un superbe dessin, le propos semble mi-engagé, mi-onirique et invite à la saine révolte ou au détachement oriental, c'est selon. Des couleurs "à l'ancienne" aux teintes parfois vives permettent aux auteurs d'exprimer de belle façon leur propos mystique. Les scènes où l'esprit de Gabriel se manifeste sont à cet égard sublimes mais les pages en rouge et ocre ne sont pas en reste, loin de là.
Avec les pistes qu'ils ont tracées dans cette uchronie en gestation, on se demande cependant encore où les auteurs veulent nous conduire... vers de plus hauts sommets ?
La suite nous le dira sans doute...