Faut-il que les sorties BD soient foisonnantes et mes étagères encombrées pour avoir attendu aussi longtemps pour découvrir enfin ce premier cycle de Murena, situé dans la Rome des années 50. Autant dire dans l'âge d'or d'une civilisation hautement graphigénique, pour inventer un mot qui fait défaut et parce que pittoresque ne rend pas suffisamment hommage au travail remarquable de l'auteur de ces vignettes à la fois foisonnantes et d'une efficacité redoutable. D'ailleurs, la précision du trait s'aiguise au fil des tomes et au 4, on atteint carrément des sommets. Ne parlons pas de la mise en couleurs, tout à fait remarquable. Le scénario n'a rien à leur envier. Bref, voilà un cocktail savamment dosé, né de la rencontre d'artistes archi-talentueux qu'on se délecte à suivre dans le dédale de cette intrigue alambiquée à souhait. Tout à fait le genre de moment dont je raffole.