La Promesse - East of West, tome 1 par arnonaud
Jonathan Hickman débarque chez Urban Comics avec son ambitieuse et populaire série Image, East of West. Je vais être franc, on retrouve bien le style de l'auteur d'Avengers, New Avengers et S.H.I.E.L.D. (je cite ces séries car c'est celles que j'ai lu de l'auteur), et on retrouve malheureusement aussi un de ces défauts, il lui faut du temps pour mettre la machine en route.
Les premiers épisodes de la série se lisent sans trop de déplaisir, même si l'intrigue est touffue et avec beaucoup de zones d'ombres. On assemble les pièces de puzzle petit à petit, sans réellement comprendre tous les enjeux de l'intrigue. Il y a beaucoup de personnages qui nous sont présentés, heureusement tous facilement différentiables car Nick Dragotta leur fait de vrais gueules, mais qui ne font du coup que complexifier l'univers un peu plus à chaque fois. Rajoutez un étrange environnement S-F autour de ça avec des véhicules volants et des buildings de fous et vous avez un sacré micmac.
La Révélation vient en fait à la toute fin du tome, à partir de la fin du 4e chapitre. Soudain, tout commence à prendre sens, on saisit l'intrigue dont veut nous parler Hickman, le titre, quel sera l'histoire du titre, on s'attache enfin un peu aux personnages, bref ça devient plus limpide et le livre devient vraiment bon. Hickman a pondu une histoire vraiment folle, bourrée d'idées et de concepts dingues, et bien entendu, fidèle à lui même, l'auteur à l'intention d'amener un côté hyper épique à tout ça.
D'ailleurs on retrouve pas mal de ces thèmes phares ici : la fin du monde, la guerre (dans toute sa dimension stratégique), les personnages surpuissants et les narratifs qui se la pètent. Mais l'auteur corrige aussi ses défauts, ici pas d'armée de guerriers anonymes venant d'un autre monde, et tous les personnages ont un but, une quête biens à eux. On est clairement pas dans Avengers où il y a 18 gus qui ne servent que comme des outils et qui n'ont pas d'objectifs propres. C'est cette multiplicité d'individus et de quêtes qui complique l'histoire tout en l'enrichissant. Ça, mêlés aux différentes nations et au côté guerrier qu'Hickman affectionne, donne un côté vraiment intéressant, vaste, à l'histoire et c'est là où le côté méthodique et consciencieux du scénariste devient une véritable force.
A la fin du tome, on est vraiment conquis par l'histoire d'Hickman et on saisit tout le potentiel de son titre. Ses personnages sont forts et charismatiques et son univers original et bien pensé. En plus, Nick Dragotta fait du bon boulot, même si son style est assez particulier (notamment au niveau des visages) et les couleurs de Frank Martin (que les lecteurs de séries Marvel connaissent sûrement) sont toujours aussi particulières, avec une colorisation très en ambiance et toujours très "binaires". Cette patte graphique, autant du dessinateur que du coloriste, participent à donner un côté unique à cette série.
Au final, lisez ce premier tome d'East of West, ne soyez pas découragés par le début un brin complexe, car à la fin tout s'arrange et devient sacrément bon et prometteur pour la suite.