En voilà un titre bien hardi !

C'est marrant ! J'étais vraiment bête quand j'étais petit (je le suis encore mais au présent c'est toujours plus difficile de s'en rendre compte) : je pensais que les premiers albums avaient été dessinés par Franquin. Pourtant il est clairement écrit que c'est Batem qui dessine, Greg qui scénarise et Franquin qui supervise la mise en scène. N'empêche, ce Batem, il a vraiment dû apprendre à copier Franquin. Et il le fait bien, c'est sûr. Mais c'est dommage de n'être jamais qu'une ombre du maître.

D'après mes souvenirs, cette première aventure était pauvre car sans personnage secondaire. Mais je dois confondre avec "Le nid du Marsupilami" dont cet album-ci est une sorte de parodie : on traque la marsu pour le mettre en cage sauf que le chasseur est un sale type. L'intrigue est amusante mais ne mène à pas grand chose. Elle manque de situations marquantes aussi : tout se passe le plus conventionnellement. Faut dire qu'une forêt en soi, ce n'est pas très particulier... à moins de chercher un terrain moins ordinaire, avec plus de caractère permettant ainsi de rendre unique chaque action. Ce n'est pas le cas ici, hélas. Du coup n'importe quelle situation pourrait avoir lieu n'importe où.

Graphiquement, c'est sympathique. Batem est un bon élève et il mime les gestes de Franquin sans avoir à en rougir. Cela manque tout de même d'une certaine aisance mais aussi d'une certaine générosité dont Franquin nous avait habitué, mais ça reste suffisamment étoffé pour paraître vivant. Les expressions sont justes, le découpage, à défaut d'être graphique, est lisible. Les personnages ont de bonnes bouilles. Au niveau des couleurs, je suis surpris de voir à quel point on peut trouver de dégradés. Forcément, ici ce n'est pas fait à l'aide d'un logiciel, ce n'est donc pas trop lisse ni trop froid. Mais quand je vois ce que Batem imposait déjà à ses coloristes, je me dis que ce qui devait arriver 10 ans plus tard avec la palette graphique était inévitable.

Bref, c'est pas génial mais ça se lit sans déplaisir. Et puis c'est un peu comique aussi, c'est vrai.