La Reine de la Côte Noire - Conan le barbare, tome 1 par aaapoumbapoum

Ainsi voila la traduction de la nouvelle série Conan de chez Dark Horse. Pour ce nouveau numéro 1, après Kurt Busiek, c’est Brian Wood (auteur de Northlanders et de DMZ) qui à la lourde responsabilité d’animer les nouvelles nouvelles aventures du barbare nordique.
Il n’y a pas trop à se plaindre. La première moitié est un peu molassonne (comme dans le premier Northlanders d’ailleurs), c’est peut-être un peu trop plein de récitatifs au détriment d’un découpage qu’on aurait pu attendre plus dynamique, mais globalement ça se lit bien. Le début de l’histoire est très fidèle à la nouvelle éponyme de Robert E. Howard (1934). Ensuite, forcément ça diverge. Le personnage féminin de Bêlit, sanguinaire pirate à la peau d’albâtre, qui sera la compagne de Conan dans ses aventures maritimes, avait déjà été surdimensionné par Roy Thomas et John Buscema. En effet, ses potentialités narratives et la perspective de placer le cimmérien en couple sont une tentation trop forte pour un scénariste. Or dans l’œuvre howardienne Bêlit ne fait qu’une courte apparition, précisément dans Queen of the Black Coast, qui fait une trentaine de pages, et ceux qui l’ont lu savent pourquoi on ne la revoit pas par la suite.
Brian Wood invente donc une péripétie urbaine dans la capitale portuaire du royaume d’Argos. Bêlit et Conan ont un plan pour s’enrichir, parfaitement débile pour quiconque a fait des études, mais bon ce sont des brutes après tout et tout ça finit dans une sauvage destruction incendiaire.


La première partie est dessinée par Becky Cloonan. Elle réussit assez bien les scènes intimes et évoque parfaitement bien l’attrait fascinant et inquiétant que la Reine des pirates peut exercer sur le jeune mâle cimmérien. En revanche le découpage de ses scènes d’action est assez faiblard. Sa double page est assez vaine et la péripétie de la descente d’escalier avec un cheval est totalement contournée. James Harren qui prend la suite parvient lui à exprimer le potentiel du décor de la cité orientalisante de Messantia. Son combat de gladiateur est assez efficace mais on lui reprochera grandement de ne pas avoir exploité le handicap du héros. En effet, Conan est sensé avoir les jambes entravé par une chaîne, ce qui devrait gêner ses mouvements… Or, là, rien, aucun problème : le barbare court, saute, écarte les jambes au maximum. On croirait presque Van Damme. Un peu de sérieux dans le divertissement ne fait pourtant pas de mal.

Vlad Bapoum
Ps: quelques images explicatives dans l'article de mon site
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le 10 juin 2013

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