Qu’une seule tienne et les autres suivront… Oui, mais bon, sur la couverture de ce neuvième opus (en comptant le gros one-shot hors-série paru il y a quelques années) de la série humoristique, mais tout de même épique, de Benoît Feroumont, Anne est un peu toute seule avec son balai et son chat (qui va bientôt suivre la déferlante) face à un raz-de-marée humain et bestial qui rue sur elle. Que fuient le roi, la garde, les vaches (tendance Guernica), etc.? Pour le savoir, il vous faudra ouvrir cet album. Mouahahahahah (rire machiavélique).
Chronique à lire en ingégralité et avec plein d'extraits sur : https://branchesculture.com/2024/05/26/chronique-du-chateau-faible-le-roi-se-meurt-qui-lui-succedera-jean-christophe-mazurie-fluide-glacial-le-royaume-t8-feroumont-dupuis-parodie-moyen-age-chevalier-humour-choral-b/
Alors que Benoît Feroumont a été longtemps occupé comme directeur de l’animation de la dernière petite pépite de l’animation espagnole (Robot Dreams – Mon ami robot dont vous n’avez pu louper les affiches et les sélections prestigieuses jusqu’aux Oscars et le grand prix Contrechamp à Annecy), ce qui l’a éloigné de la planche à dessin, l’attachant auteur avec encore du matos en stock pour nourrir sa série d’un nouvel album de derrière les fagots. Une nouvelle fois, La reine du balai fait la part belle à onze nouvelles histoires courtes (voire même en une planche), réalisées entre 2011 et 2023 et qui partent dans tous les sens.
Avec de l’action, de l’émotion et une bonne tranche de rigolade. Épaulé au scénario par les fidèles Clara Cuadrado et Maïa Mazaurette et aux couleurs par les tout aussi assidues Christelle Coopman et Sarah Marchand, Benoît Feroumont est toujours aussi royal dans ce royaume plein de personnages qui ont un grain et un gros nez. Par le bout duquel ils se font parfois mener. Car tout le monde, ici-bas, ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, il y a des convoiteurs, des voleurs, des usurpateurs, des charlatans (businessmen médiévaux) et un roi qui veut retrouver l’anonymat, parfois, ou un subterfuge qui lui permettrait surtout d’aller batifoler loin de la reine mère et amère.
Dans cette anthologie terriblement réussie, plus marrante encore que le précédent tome, le portrait choral de cette grande famille dysfonctionnelle (même les petits oiseaux s’y mettent) continue de s’enrichir dans une dynamique solidement huilée. Tous ces personnages continuent de crever les cases de ce classique.